L'année ciné 2012 par ceux qui l'ont faite

L'année ciné 2012 par ceux qui l'ont faite

27 hommes et femmes, réalisateurs, acteurs ou directeurs de festivals qui se sont illustrés en 2012 nous font partager leurs coups de cœur de l'année ! Les plannings de sortie n'étant pas identiques partout, certains films cités sont de 2012, d'autres de l'an passé, d'autres enfin ne sortiront qu'en 2013. De Thaïlande au Mexique, du Portugal au Japon, de Roumanie aux États-Unis, y'a t-il un film qui se détache ? La réponse est oui. On vous laisse découvrir lequel, comme on vous laisse découvrir quelques surprises et titres méconnus.

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Miguel Gomes, réalisateur de Tabou (Prix Fipresci, Berlinale)

Mes films préférés cette année sont Holy Motors et Leviathan. Ce sont deux films que j’ai vus la même semaine, à New York et qui m’ont tous les deux beaucoup étonné. Ce sont des films qui, en tant que spectateur, me redonnent foi dans le cinéma. Oui, on peut encore faire des films incroyables, même si c’est du mensonge. Oui, c’est possible qu’un acteur joue 50 personnages différents comme dans Holy Motors. Et à l’inverse : oui, c’est possible aussi de filmer comme si tout avait lieu pour la première fois, comme dans Leviathan.

Dans Leviathan, nous sommes en même temps au début du monde et à la fin du monde. Les mouettes, les poissons, les humains, les bateaux, l’eau, le ciel… tout apparait d’une manière complètement inhabituelle, qu’on n’avait jamais vue au cinéma. C’est la première fois qu’on fabrique du cinéma comme ça, et ce n’était possible qu’avec ces caméras-là. Ça m’a rappelé quand j’ai découvert La Chambre de Wanda de Pedro Costa. J’ai compris comment, avec le numérique, on pouvait arriver à faire des choses jamais vues au cinéma. J’ai eu la même impression devant Leviathan, même si formellement c’est presque le contraire d’un film de Costa.

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Ben Wheatley, réalisateur de Kill List (Etrange Festival) et Touristes (Quinzaine des réalisateurs)

J’ai beaucoup aimé Cosmopolis. J’ai trouvé le film très drôle et très intelligent. La performance de Pattinson est bluffante. J’adore Cronenberg en général mais ce film-là était particulièrement bon.

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Brillante Mendoza, réalisateur de Thy Womb (Festival de Venise)

Je dirais Le Gamin au vélo des frères Dardenne. Mais c’est peut-être le seul film que j’ai vu cette année ! (rires)

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Jang Kun-Jae, réalisateur de Sleepless Night (Grand Prix au Festival de Jeonju)

Saudade de Katsuya Tomita. Et le court métrage de Tetsuya Mariko, Ninifuni. Ce sont les films les plus impressionnants que j’ai vus cette année. Ils abordent des questions personnelles et sociales liées au Japon avec un style cinématographique neuf.

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Katsuya Tomita, réalisateur de Saudade (Montgolfière d’or, Festival des 3 continents)

Le documentaire Théâtre 1 &2 de Kazuhiro Soda. Soda est un documentariste qui décrit son travail comme du « cinéma d’observation », une appellation que je ne trouve pas complètement exacte. Au Japon, on trouve cette formule un peu trop sérieuse, un peu trop Frederick Wiseman ! Son travail est plus marrant que ça. Ce film dure 5 heures 40 si je me rappelle bien, mais vous ne trouverez jamais le temps long en le regardant. Il s’agit d’un documentaire sur Oriza Hirata, sans doute le metteur en scène de théâtre japonais le plus connu en France. Le film parle entre autre des Trois sœurs version Androïde, une adaptation de Tchekhov jouée entre autre par un robot. J’ai également beaucoup aimé Playback, produit par Sho Miyake.

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Anocha Suwichakornpong , réalisatrice de Mundane History (Festival Paris Cinéma, sortie en salles le 16 janvier 2013)

Tabou de Miguel Gomes. Ce film est très délicat, et il a en même temps quelque chose de très robuste. C'est le genre de film qui vous attrape et qui ne vous lâche pas. Je me suis laissée emporter quand j'ai vu le film au cinéma, et je dois dire que c'était très agréable. Je citerais également The Great Cinema Party de Raya Martin, qui a été fait avec le support du Jeonju Digital Project. Ca m'a rappelé la mort, une belle mort.

[Anocha nous recontacte spontanément, une semaine plus tard, pour compléter sa réponse]

Je viens de voir Holy Motors dans le cadre d’un festival à Bangkok, et je dois vous dire que c’est le meilleur film que j’ai vu cette année. Je n’ai pas réussi à dormir la nuit dernière, le film m’a hantée et m’a trotté dans la tête pendant que je cherchais le sommeil. La dernière fois que j’ai eu cette sensation, c’était avec Tropical Malady, quand je l’ai vu au cinéma il y a 8 ans.

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Ilian Metev, réalisateur de Sofia’s Last Ambulance (Semaine de la Critique)

Les deux films qui me sont le plus restés sont Amour de Michael Haneke et Forget Me Not de David Sieveking. Deux films intimes qui traitent de la vieillesse, de la maladie et des adieux à un proche. Mais les deux films m’ont laissé une impression très différente. La précision formelle, la concentration, le contrôle du rythme dans le Haneke étaient exemplaires. J’étais au bord de mon siège, attentif au moindre battement de cil, à chaque mouvement, à chaque soupir. Il y a une telle intensité, une telle attention aux détails. Quand le film s’est achevé, j’ai ressenti une sorte de vide apathique, un désespoir, comme si rien n’avait de sens. A l’opposé, Forget Me Not traite d’un sujet similaire mais dans un registre léger, humoristique (ceci dit je me suis surpris à rire une fois devant le Haneke, et ça a été un choc). Malgré les circonstances tragiques, la famille plaisante au sujet de la mère qui mélange son fils et son mari. On voit comment la maladie rassemble la famille, ce que signifie le temps qu’ils passent ensemble. Aux portes de la mort, le film communique sans prétention un pur amour de la vie. Formellement, je m’identifie plus au premier, émotionnellement, au second. Pourtant, ces deux films m’ont apporté quelque chose d’unique. C’est la beauté de l’art : une même expérience peut être interprétée de bien des façons.

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Hitoshi Takekiyo, réalisateur de After School Midnighters (Etrange Festival)

J’ai aimé le film Rock Forever. J’y ai pris beaucoup de plaisir, et je trouve qu’il s’agit d’un nouveau type de comédie.

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Héléna Klotz, réalisatrice de L’Âge atomique (Berlinale, Festival Premiers Plans d’Angers)

Voici la liste des films qui m'ont marquée cette année, sans ordre précis et pour des raisons souvent très différentes!

Cosmopolis de David Cronenberg
4h44 dernier jour sur terre de Abel Ferrara
Prometheus de Ridley Scott
Moonrise Kingdom de Wes Anderson
Tabou de Miguel Gomes
Low Life de Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval
Chronicle de Josh Trank
Faust de Alexandre Sokurov
The Day He Arrives de Hong Sang-soo

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Yeun Sang-Ho, réalisateur de The King of Pigs (Quinzaine des réalisateurs, Paris Cinéma)

Au-delà des collines de Cristian Mungiu. Le film décrit le désir d’un individu face à une institution. Un sujet éprouvant traité avec énormément de talent. A Letter to Momo d’Hiroyuki Okiura. J’ai eu l’impression qu’il revenait à quelque chose de plus personnel. Du Okiura, et pas quelque chose qui ressemble juste à du Mamoru Oshii.

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Cristina Flutur, actrice de Au-delà des collines (Prix d’interprétation féminine, Festival de Cannes)

J’étais beaucoup trop occupée cette année pour aller voir des films. Je crois que le seul que j’ai vu en salle cette année c’est… Au-delà des collines ! Et ça va, j’ai bien aimé. (rires)

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Kaori Imaizumi, réalisatrice de Just Pretended to Hear (Berlinale)

J’ai beaucoup aimé Minuit à Paris et Rabbit Hole.

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Kristina Buozyte, réalisatrice de Vanishing Waves (Etrange Festival)

Holy Motors - c’était un événement pour moi de voir un nouveau film de Leos Carax, après un hiatus de 13 ans. Je suis une grande fan de ce réalisateur et de sa façon de faire du cinéma.
Cloud Atlas - Très beau et émouvant. C’était bon de se perdre dans cette fable de science-fiction. Et la longueur du film est une chose que j’ai appréciée.
Shame - Un film stimulant et courageux.

Ce sont des cinéastes dont je suis les films avec attention. Je voulais ajouter un éventuel film d’action mémorable, mais je n’en ai pas trouvé qui arrive à traduire notre époque. Même si, grâce à Sam Mendes, Skyfall est visuellement irrésistible.

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Bob Byington, réalisateur de Somebody Up There Likes Me (Prix du jury au Festival de Locarno, sortie en salles le 23 janvier 2013)

In Another Country est la meilleure chose que j'ai vue récemment. Parmi les plus gros films, Happiness Therapy a une énergie admirable qu'on ne trouve pas souvent à Hollywood. Peut-être parce que le film a été fait à Philadelphie. Je suis également un fan de The Color Wheel d'Alex Ross Perry. Mon avis est peut-être partial vu que j'apparais dedans (mais brièvement). C'est une comédie de caractère comme on n'en fait plus vraiment aujourd'hui aux États-Unis.

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Marie Voignier, réalisatrice de L’Hypothèse du Mokélé Mbembé (Festival de Rotterdam)

En 2012, j'ai pu aller voir très peu de films en salle, alors j'ai dû bien les choisir. Un magnifique petit film (1h10), La Vida útil de Federico Veiroj sur l'errance d'un directeur de cinémathèque. J'ai aussi été voir Two Years at Sea, de Ben Rivers ainsi que El Puesto d'Aurélien Levêque. Et j'ai particulièrement été marquée, comme beaucoup, par Amour de Haneke et par Into the Abyss de Werner Herzog. Au FID, à Marseille, j'avais découvert 2 des 4 épisodes de l'excellente série de Werner Herzog pour la télévision à partir de laquelle le cinéaste a développé ensuite Into the Abyss, Death Row Portrait : Hank Skinner et James Barnes.

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Yulene Olaizola, réalisatrice de Fogo (Quinzaine des réalisateurs)

Post Tenebras Lux, Carlos Reygadas
Depuis sa présentation à Cannes, on reproche au film d’être confus, compliqué à comprendre. Je trouve qu’il ne révèle rien d’autre que la vie elle-même, telle qu’elle est. Je pense que ceux qui ne peuvent pas comprendre le film sont ceux qui espèrent que le réalisateur va leur donner des clefs conventionnelles pour identifier les différents temps de narration dans la vie de Juan, le personnage principal. Mais c’est justement ce qui rend le film beau et réel. Reygadas mélange le rêve, le présent, le futur, et les souvenirs de ses personnages, sans expliquer pourquoi, comment et quand. Reygadas n’a rien à cacher, il n’y a rien à comprendre, c’est un film qu’on peut ressentir et même toucher. Le plus important : on ne peut pas l’oublier.

Paradis : Amour, Ulrich Seidl
Ulrich est probablement une des personnes les plus saines d’esprit au monde. Il s’intéresse aux questions les plus significatives de notre époque. Il nous montre ce qu’on devrait voir, comme un sublime anthropologue. Le film raconte la rencontre entre une femme occidentale et des prostitués au Kenya. A travers une succession de moments où fiction et documentaire entrent en fusion, le film génère toutes sortes d’émotions et développe une construction dramatique unique. On ne peut pas prendre de distance avec ça, on est au contraire totalement absorbé. Et quand on prend en considération le fait qu’il s’agit d’une pièce d’un plus grand ensemble, une trilogie dont j’ai également pu voir l’incroyable Paradis : Foi, je peux simplement dire que j’attends énormément le dernier Paradis d’Ulrich.

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Ulrich Seidl, réalisateur de de Paradis : Amour (Festival de Cannes, compétition, sortie en salles le 9 janvier 2013)

Le premier qui me vienne à l’esprit c’est Pieta de Kim Ki-Duk.

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Axel Petersen, réalisateur de de Avalon (Berlinale)

Je viens de voir Skyfall, qui était exaltant. Longue vie au héros ! J’ai également vu récemment Rengaine de Rachid Djaïdani, qui était grisant. Authentique et beau.

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Christian Petzold, réalisateur de Barbara (Ours d’Argent de la mise en scène, Berlinale)

C’est très difficile, j’ai aimé tellement de films que je ne sais même pas par où commencer. Récemment j’ai vu Margaret de Kenneth Lonergan, un film qui m’a beaucoup impressionné. J’ai également adoré un documentaire qui s’appelle The Act of Killing de Joshua Oppenheimer. Ce sont les films qui me viennent le plus immédiatement à l’esprit.

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Christoffer Boe, réalisateur de Beast (Prix du jury au Festival de Gérardmer)

Holy Motors: j’adore Carax depuis toujours. Je ne vais jamais à Paris sans passer les rues et le métro au peigne fin, au cas où je le rencontrerais.

The Comedy : un film parfait. Ca prouve qu’une comédie peut avoir une mise en scène intéressante avec du style, être pointue et drôle en même temps. Un des grands portraits de ma génération.

Bombay Beach : fait en 2011 mais sorti en 2012. Je viens de le voir. Film magnifique, magnifique, fait avec beaucoup de courage. Tout est parfait : visuellement incroyable, montage exemplaire et un équilibre parfait entre la poésie, la narration et l’âme des personnages.

Il y a eu beaucoup d’autres grands films en 2012 mais ces trois-là ont placé la barre à une hauteur que très peu peuvent atteindre.

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Jannicke Systad Jacobsen, réalisatrice de Turn Me On ! (Prix du scénario au Festival de Tribeca)

Question cinéma, 2012 n’a pas été très excitante pour moi. J’ai eu l’impression que les distributeurs norvégiens ont pris moins de risques qu’auparavant. Ou alors ils sont juste lents et le début 2013 sera spectaculaire ! Je l’espère en tout cas. Mon top 3 :

1. Hiver nomade de Manuel von Struler. Un documentaire merveilleux sur deux bergers, Carole et Pascal, leurs 800 moutons, leurs chiens et leurs ânes pour une transhumance à travers la Suisse enneigée.
2. Moonrise Kingdom de Wes Anderson. Pour l’histoire de ces deux gamins, pour les costumes, la photo et Bruce Willis en aspirant policier.
3. Les Bêtes du sud sauvage de Benh Zeitlin. J’ai adoré être transportée dans ce bayou, c’était à la fois quelque chose de très différent mais aussi de tout à fait authentique et réel. Hushpuppy est extraordinaire.

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Nawapol Thamrongrattanarit, réalisateur de 36 (Grand Prix, Festival de Busan)

En ce qui concerne le cinéma indépendant, j’ai beaucoup aimé Alps de Yorgos Lanthimos. Regarder ce film, c’était comme parler avec un ami que je connais bien. Quant aux films de studios, j’ai adoré J’ai rencontré le diable de Kim Jee-Woon. Il y avait énormément de tension et je n’ai pas vu un film de ce genre aussi bon depuis des lustres.

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Carles Torrens, réalisateur de Emergo (Festival de Gérardmer)

Looper: Faisant preuve d’un tempo, d’une narration et d’une caractérisation parfaites, Rian Johnson offre un mix de western noir et de SF qui est aussi drôle que tragique. Son sens du détail est troublant, et chaque personnage, principal ou secondaire, est écrit avec la même précision chirurgicale et la même économie. Et puis Gordon-Levitt a dû s’éclater à incarner Bruce Willis, et ça se voit.
End of Watch: Le film n’est pas parfait, notamment dans son utilisation cinématographique du found footage. Mais tout le monde se fout de la perfection quand en contrepartie on a ce qui constitue la description la plus attachante de l’amitié masculine de ces dernières années, non ? Les interprétations de Gyllenhaal et de Pena ne sont rien de moins qu’exceptionnelles, mais c’est vraiment leur alchimie qui fait des étincelles. La preuve que ce sont vraiment les personnages qui rendent les films inoubliables.
La Cabane dans les bois: Franchement, l’ultime film d’horreur teenage postmoderne. Le Scream du nouveau millénaire.
Holy Motors: Je n’ai pas encore pu le voir. Mais quelque chose me dit qu’il sera dans ma liste quand je l’aurai vu !

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Andreas Dresen, réalisateur de Pour lui (Prix Un Certain Regard, Cannes 2011)

Mon film préféré de l’année c’est La Chasse de Thomas Vinterberg. Le scénario et l’interprétation sont excellents, à la fois pleins de tension et de contradictions. Le film parvient à saisir le spectateur dès les premiers instants et à nous mettre face à nos préjugés. Génial !

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Dominga Sotomayor, réalisatrice de De Jueves A Domingo (Tiger Award du meilleur film, Festival de Rotterdam)

Je dois avouer ne pas avoir eu la possibilité de voir certains films qui sont pourtant susceptibles d’être mes préférés de l’année, tels que Tabou de Miguel Gomes. J’en profite toutefois pour mettre en avant un choix peut-être plus inattendu. Il s’agit d’un film que j’ai vu sans savoir du tout à quoi m’attendre, et qui fait partie de mes plus grands coups de cœur de l’année : La Chica Del Sur de José Luis Garcia. C’est un documentaire argentin honnête et implacable qui combine une émouvante histoire d’amour impossible et un point de vue fort sur la perte de l’innocence et des idéologies dans notre monde.

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Shunichiro Miki, réalisateur de The Warped Forest

Mes deux films préférés cette année sont deux courts métrages: Grounded de Kevin Margo et Golem de Patrick McCue et Tobias Wiesner.

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Aude Hesbert, déléguée générale et directrice artistique du Festival Paris Cinéma

De l’année 2012, il me reste des traces rémanentes et encore fortes laissées par quelques films. Quelques évidences. A commencer par le documentaire de Rithy Panh, Duch, le maître des forges de l’enfer et l’état de choc dans lequel il plonge le spectateur, médusé et séduit par la figure du démon. Un de ces rares films nés d’une nécessité intérieure et dont la forme pense, un film jamais figé, toujours dans le mouvement du questionnement sur l’âme humaine et l’existence. Et puis il y a eu Holy Motors de Leos Carax sur lequel tout ou presque a été dit, mais dont le cœur palpite encore sous la toile de l’écran blanc de mon souvenir ; Take Shelter de Jeff Nichols qui plante si bien en nous le drapeau noir de sa mélancolie apocalyptique et de sa folie; Sur la planche de Leïla Kilani, film visionnaire et enflammé, course folle des filles crevettes et staccato effréné d’un corps en souffrance ; Tabou de Miguel Gomes pour la chaleur du noir et blanc, la flamme incandescente d’une étrange passion et la musique de la langue portugaise. Coup de chapeau aussi à la performance d’équilibriste de Michel Gondry dans The We and the I, à sa mise en scène des logorrhées adolescentes d’une remarquable maturité : une virée en bus de l’aube au crépuscule des sentiments et l’un des plus beaux couchers de soleil du cinéma ! Pour finir, éblouissement jubilatoire devant la série télévisée de Kurosawa Kiyoshi Penance, avec ses jeux de miroir narratifs ludiques et malicieux, réfractant avec éclat des figures féminines intenses et complexes dans une mise en scène fantastique d’une grande pureté. Et sans mentir, les yeux dans les yeux, la saison 1 d’Homeland, l’un des grands plaisirs de cette année 2012 !

Propos recueillis par Nicolas Bardot & Gregory Coutaut
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Nos autres interviews de l'année

Naomi Kawase, réalisatrice de Hanezu (Festival de Cannes, compétition)

Francis Ford Coppola, réalisateur de Twixt (Festival de Gérardmer)

Panos Cosmatos, réalisateur de Beyond the Black Rainbow (Festival de Gérardmer)

Derek Franson, réalisateur de Comforting Skin (Festival de Gérardmer)

Joachim Trier, réalisateur de Oslo 31 août (Un Certain Regard)

Eduardo Roy Jr, réalisateur de Baby Factory (Prix du jury au Festival Deauville Asia)

Hirokazu Kore-Eda, réalisateur de I Wish (Festival Deauville Asia)

Dominique Blanc, actrice (Membre du jury du Festival Deauville Asia)

Corinne Masiero, actrice de Louise Wimmer (Festival de Venise)

Phan Dang Di, réalisateur de Bi, n'aie pas peur ! (Semaine de la Critique)

Wang Bing, réalisateur du Fossé (Festival de Venise) et de Fengming, Chronique d'une femme chinoise (Festival de Cannes)

Kongdej Jaturanrasmee, réalisateur de P-047 (Festival de Venise)

Bence Fliegauf, réalisateur de Just the Wind (Grand Prix à la Berlinale et au Festival Paris Cinéma)

Yang Yonghi, réalisateur de Our Homeland (Berlinale, Festival Paris Cinéma)

Frédéric Temps, président et délégué général de l’Étrange Festival

Pierre Ricadat, chef programmateur du Festival du Film Coréen

Cristian Mungiu, réalisateur de Au-delà des collines (Prix du scénario au Festival de Cannes)

Conférence Benoit Jacquot, réalisateur des Adieux à la reine (Berlinale)

Conférence Kiyoshi Kurosawa, réalisateur

Conférence Steven Spielberg, réalisateur de Cheval de guerre (Berlinale)

Conférence Julie Delpy, réalisatrice de 2 Days in New York

Conférence Expendables 2

Conférence Savages

Conférence Tim Burton, réalisateur de Frankenweenie
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Nos interviews réalisées en 2011 pour des films distribués en 2012

Eric Khoo, réalisateur de Tatsumi (Un Certain Regard)

Juliana Rojas & Marco Dutra, réalisateurs de Trabalhar Cansa (Un Certain Regard)

Valérie Massadian, réalisatrice de Nana (Léopard d'or du meilleur premier film, Festival de Locarno)
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Un très grand merci à tous ceux qui ont accepté de répondre à nos questions durant cette année 2012

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par Nicolas Bardot

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