Turn me on!

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Turn me on!
Få meg på, for faen
Norvège, 2011
De Jannicke Systad Jacobsen
Scénario : Jannicke Systad Jacobsen
Avec : Helene Bergsholm
Photo : Marianne Bakke
Musique : Ginge Anvik
Durée : 1h16
Sortie : 18/01/2012
Note FilmDeCulte : ****--
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Alma vit avec sa mère dans un petit village de Norvège perdu en pleine région des fjords. Elle boit des bières en cachette avec ses copines, fantasme sur le guitariste de la chorale du lycée et fait appel à une hotline un peu spéciale pour satisfaire ses envies d’amour et de sexe. Très vite, néanmoins, ses pulsions lui font perdre pied avec la réalité et les catastrophes commencent !

DEPUIS QUE LE MONDE EST MONDE, ON A LES MAINS VAGABONDES

Le patelin norvégien paumé où se déroule Turn Me On! ressemble à un magnifique paradis perdu... pour touristes. Pendant une semaine. Mais pour des adolescentes de 15 ans qui y vivent chaque jour, qui rêvent de Texas ou même simplement d'Oslo, ce trou à ploucs est un enfer de la lose. Premier long métrage de fiction pour la réalisatrice Jannicke Systad Jacobsen qui s'est auparavant illustrée dans le documentaire, Turn Me On! a été un succès surprise en Norvège. Et on comprend assez rapidement pourquoi: la comédie crue, remplie d'adolescentes obsédées par leurs fantasmes sexuels (bonne idée de se pencher sur des filles plutôt que la figure rebattue de l'ado mec taraudé par le cul), d'appels chaud cacao au téléphone rose et autres bites à l'air, fait mouche.

La mise en scène discrète de Jacobsen est magnifiée par une lumière splendide, influencée selon les dires de la réalisatrice par Sofia Coppola, Joachim Trier (Nouvelle donne et bientôt Oslo 31 août) ou encore les premiers films de Roy Andersson (A Swedish Love Story). Douce ou au contraire orageuse, elle fait corps avec les émois de sa jeune héroïne, sorte de Maria Sharapova tiraillée par ses hormones. Ou peut-être simplement par l'ennui, trompé à coups de biture à la bière, dans l'arrière-cour pourrie de la MJC. Pas innocent de voir que le scénario ménage le mystère entre l'importance de ce que son héroïne imagine et la terne banalité du quotidien. Turn Me On! perd un peu le fil de sa comédie irrévérencieuse lorsque le film devient plus sérieux, plus mélancolie-de-jeune-fille, s'enfermant alors un peu dans un registre plus balisé. Son happy end paraît, lui, agraphé au reste du long métrage. Mais ces quelques maladresses n'entachent pas la réussite de ce charmant petit film, concis (76 minutes) et vivant.

par Nicolas Bardot

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