J'ai rencontré le diable

J'ai rencontré le diable
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J'ai rencontré le diable
Akmareul boattda
Corée du Sud, 2010
De Kim Jee-woon
Scénario : Hoon-jeong-I Park
Avec : Lee Byung-hun, Choi Min-Sik
Photo : Mo-Gae Lee
Musique : MOWG
Durée : 2h21
Sortie : 06/07/2011
Note FilmDeCulte : ******
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Un homme se lance à la poursuite de celui qui a assassiné sa fiancée.

LE DÉMON A MA PORTE

On pensait avoir fait le tour des films de vengeance coréens. On avait tort. J’ai rencontré le diable, le nouveau film très attendu de Kim Jee-Woon (auteur éclectique de Deux Sœurs, A Bittersweet life ou Le Bon, La brute et le cinglé) s’impose immédiatement comme un très grand film, rien de moins que le meilleur du genre depuis Old Boy. La référence à ce dernier, raz-de-marée critique et public dans le monde entier et point d’orgue du genre, est loin d’être fortuite. J'ai rencontré le diable n’a pas à souffrir de la comparaison et en possède en effet la noirceur lyrique, l'ultra violence et la mise en scène souvent bluffante, comme en témoigne une scène de double meurtre dans une voiture, à la chorégraphie impressionnante.

Mais le long métrage possède surtout son propre ton. Plutôt que de miser sur l'originalité à tout prix, le film s'en tient à un scénario d'une simplicité bienvenue, à l'opposé des pistes labyrinthiques de Memories of Murder. Ce qui fait que J'ai rencontré le diable percute aussi durablement même les rétines prévenues, c'est sa violence. Le chemin de croix intérieur des deux personnages masculins (qui courent après la justice, la liberté ou la rédemption) n'est en effet rien en comparaison des stupéfiants éclats de brutalité hallucinants et jubilatoires qui ponctuent le film. Tendons, mains, visages... aucune partie du corps n'est épargnée dans cette grande escalade de torture, qui ne quitte pourtant jamais le registre du film noir. Le résultat est une sorte de partie d'attrape-souris tantôt jouissive tantôt glaçante. A tel point que Kim Jee-Woon a eu de sérieux de problème avec la censure en Corée, ce qui ne l'a pas empêché de cartonner au box-office local, ainsi qu’au palmarès du festival de Gérardmer, où il a été trois fois primé.

J’ai rencontré le diable est aussi avant tout le film qui a convaincu le grand Choi Min-Sik de mettre un terme à sa retraite d’acteur anticipée pour revenir sur les écrans. Lui qui avait accompagné l’explosion internationale du cinéma coréen au début de la décennie en crevant l’écran aussi bien chez Im Kwon-Taek (Ivre de femmes et de peinture) que Park Chan-Wook (Old Boy, décidément) avait volontairement sabordé la suite de sa carrière en boycottant les plateaux en guise de protestation à l’arrêt du système des quotas. C’est lui qui, après avoir découvert le scénario, en a proposé la réalisation à Kim Jee-Woon, et il y atteint à nouveau des sommets face au non moins charismatique Lee Byung-Hun, acteur fétiche du réalisateur. Chacun dans leur registre, les deux acteurs sont exceptionnels dans leurs rôles d'hommes brisés, se torturant finalement plus eux-mêmes que mutuellement. Mais en fait, c'était lequel le diable ?...

par Gregory Coutaut

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