Sur la planche

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Sur la planche
Maroc, 2011
De Leïla Kilani
Scénario : Leïla Kilani
Photo : Eric Devin
Durée : 1h50
Sortie : 01/02/2012
Note FilmDeCulte : ------
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La Planche du titre est multiple, elle est tremplin, plongeoir ou planche à requins. C'est l'histoire d'une « fraternité » en danger, l’histoire d’un quatuor: celle de quatre filles en course, faite d'amour, de choix, de destins fracassés. Elles sont les personnages d'un film noir sous les auspices conflictuels du rêve du mondialisme.

PLANCHE POURRIE

Une jeune fille écorchée, «ouvrière parmi les ouvrières», se bat pour survivre et organise des larcins avec quelques camarades d’infortune. Derrière les intentions de la réalisatrice (qu’on imagine bonnes, mais c’est bien là la moindre des choses), il ne reste plus rien. Car ce grand mélange d’amateurisme et de prétention qu’est Sur la planche est désolant. Cette écriture, inepte, incompréhensible, décousue, incapable de raconter une histoire, peuplée de seconds rôles inexistants, fait peine à voir. Le clou est atteint avec les dialogues, vraies stars du film, car son héroïne (pas une ombre de lueur de vie sur son visage en 1h50) ne s’exprime que par aphorismes de sous-JCVD («Un train n’est un train que parce qu’il déraille !»), flow d’Afida Turner en tablier qui éructe des «Moi j’fais pas de courbettes, j’suis pas une femme crevette !» et autres «J’suis cramée, j’suis blingblangblong» qui tireraient presque ce sinistre Sur la planche vers les terres du nanar.

Mais ce serait trop beau. Sur la planche n’en a pas les vertus rigolardes, juste un film écrasant de nullité, épuisant de bêtise, indigne de la Quinzaine des réalisateurs qui ne sort pas grandie à sélectionner une chose pareille, constituant de loin ce qu’on a vu de pire dans les sélections cannoises cette année. Si la violence à laquelle les personnages sont confrontés est saisissante (on ne parle, ici, que des intentions, que de ce que le film voudrait raconter), un traitement aussi bovin est juste indigne. Mais pourquoi tant de haine ? «Un film est un objet gentil» disait, il y a quelques années, Luc Besson pour se défendre contre la dent dure de la critique. Un film, parfois, peut aussi être un crachat à la figure, c’est ce qu’on ressent lorsqu’on sort dépité de ce Sur la planche qu’on souhaite vite oublier.

par Nicolas Bardot

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