Mundane History

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Mundane History
Jao nok krajok
Thaïlande, 2010
De Anocha Suwichakornpong
Scénario : Anocha Suwichakornpong
Avec : Phakpoom Surapongsanurak
Durée : 1h22
Sortie : 16/01/2013
Note FilmDeCulte : ****--
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Ake, paralysé depuis un accident, attend l’arrivée du nouvel infirmier. Seul et désabusé, il vit entouré d’employés dans une demeure autrefois somptueuse aux côtés d’un père autoritaire qu’il déteste. Son monde intérieur s’illumine d’images hypnotiques du cosmos alors que son quotidien est miné par son impuissance. Quand l’infirmier arrive, Ake commence par le tyranniser avant de trouver en sa compagnie l’échappatoire dont il n’osait rêver…

L'AVENTURE INTERIEURE

Premier long métrage de Anocha Suwichakornpong, jeune réalisatrice thaïlandaise (lire notre entretien), Mundane History débute comme emprisonné dans un lit avant de s'envoler vers rien de moins que le cosmos. Pari ambitieux mais qui peine à se dessiner, car Anocha Suwichakornpong choisit d'abord d'empiler des scènes répétitives, collant au morne quotidien d'un jeune homme paralysé depuis un accident, moments peu inspirés qui flirtent parfois avec la caricature d'une certaine idée de la contemplation auteurisante. Mais peu à peu, quelque chose se débloque. Le surplace dans lequel le héros, impuissant, comme le film, redondant, étaient jusqu'ici figés laisse place à autre chose, une communication, des sentiments retrouvés. Comme si Suwichakornpong s'était entièrement réservée pour cette partie-là, lorsque le récit s'envole vers ses visions célestes, vie et mort d'une étoile, communion du trivial et de l'extraordinaire. Le corps mort, immobile, retrouve sa chaleur juste avant le trépas, cycle de la vie que la réalisatrice peint par petites touches définitivement plus sensuelles que cérébrales (surimpressions, travail sonore) avant de laisser la chambre vide, en une ellipse.

Des virages narratifs qui ne sont pas sans rappeler son compatriote, Apichatpong Weerasethakul, en mode mineur certes, mais suffisant pour intriguer. Anocha Suwichakornpong avoue elle-même que l'idée de déconstruction est venue au montage, que sa base n'était qu'une nouvelle qu'elle a du développer pour parvenir à un long, d'où probablement ce sentiment bancal de film imparfait, où se côtoient séquences assez impressionnantes et quelques longs couloirs. On restera curieux malgré tout.

par Nicolas Bardot

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