Entretien avec Shunichiro Miki

Entretien avec Shunichiro Miki

Avec The Warped Forest, Shunichiro Miki a réalisé un des films les plus déroutants et originaux de l'année. Des personnages en quête de bonheur expérimentent une succession de trips barrés et très sexués. Collaborateur de Katsuhito Ishii (The Taste of Tea), il incarne l'une des facettes surprenantes d'un nouveau cinéma japonais. Interview express du réalisateur !

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FilmDeCulte : Comment sont nés The Funky Forest, que vous avez co-réalisé, et The Warped Forest ?

Shunichiro Miki: A chaque fois, des images bizarres jaillissent d’un seul coup dans ma tête. Il m’arrive d’en faire des dessins. Et ensuite, à partir de ces dessins, je peux commencer à penser à d’éventuelles histoires.

FdC : L'étrangeté dans The Warped Forest est très sexuée. Des fusils en forme de pénis éjaculent, des créatures se sucent, les arbres sont des femmes nues. Pouvez-vous nous parler de ce choix en particulier ?

SM: J’ai toujours été attiré par l’idée d’associer la sexualité à des choses inanimées (des plantes par exemple) et de mettre ça en images. Quand j’étais étudiant, j’ai découvert Videodrome de David Cronenberg. Un film dans lequel j’ai vu une vidéo faite de chair, du sexe avec une télé, et une sorte de vagin dans l’estomac. Je pense que j’ai été profondément influencé par ces images ! En tant que réalisateur de publicités, on me demande généralement de me conformer à certaines limites morales. Tourner des films indépendants est certainement une réaction à tout cela.

FdC : A quel moment la structure narrative de The Warped Forest, avec sa succession de vignettes sans progression particulière ou presque, s'est imposée à vous ?

SM: C’était comme ça dès l’écriture du scenario.

FdC : The Warped Forest n'explique quasiment rien, c'est un film qui, essentiellement, se ressent. Est-ce un type de cinéma auquel vous êtes plus sensible ?

SM: A vrai dire il y a un cadre, un sens plus détaillés, et ça se passe dans ma tête. Mais trop d’informations priverait le public de sa liberté d’interpréter ce qu’il voit, donc j’ai mis ça de côté. Je serais heureux si le public pouvait voir ce film tout à fait librement.

FdC : Votre film est très singulier. Aviez-vous des films, des réalisateurs en tête lorsque vous réalisiez The Warped Forest ?

SM: Pas particulièrement.

FdC : Un dossier consacré au cinéma japonais contemporain sera prochainement en ligne sur FilmDeCulte. Quels sont à vos yeux les aspects les plus excitants du cinéma japonais récent ? Quels jeunes réalisateurs admirez-vous ?

SM: Ce qui est excitant, c’est l’émergence de jeunes réalisateurs talentueux. Un des jeunes réalisateurs que j’admire beaucoup s’appelle Kosai Sekine (plus particulièrement son court métrage Right Place).

Entretien réalisé le 16 octobre 2012

par Nicolas Bardot

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