Publié le 07/10/2008

LARGO WINCH: la critique

Adapter un jour au cinéma le bande-dessinée culte imaginée par Jean Van Hamme et Philippe Francq tenait de l'évidence. Héros de son temps, Largo Winch, milliardaire malgré lui audacieux et trendy, s’est durablement installé dans le cœur des lecteurs, au point que chaque nouvel épisode de ses rocambolesques aventures financières rencontre un vrai succès d’édition. Nathalie Gastaldo et la Pan Européenne ont relevé le défi après un essai peu convaincant à la télévision. Le bébé a été confié à Jérôme Salle, dont le premier film Anthony Zimmer avait séduit les professionnels et le grand public, à défaut d’emballer la critique. Le résultat n’est pas déshonorant, loin de là, mais reste loin des réussites hollywoodiens du genre, James Bond et Casino Royale en tête. Soucieux de pas perdre l’attention du spectateur en cours de route, le discours technique sur la finance mondiale, qui fait partie du charme de la bd, se résume à quelques lignes de dialogue vite expédiée. Le premier épisode de cette franchise Made in France se concentre sur la création du personnage, de son enfance en Bosnie-Herzégovine à son arrivée tonitruante comme héritier du groupe Winch. Plutôt convaincant dans le rôle-titre, Tomer Sisley arrive à faire oublier les errements d’un scénario parfois expéditif qui ne résiste pas à une analyse à postériori. Sans faute majeure mais dépourvu de la moindre aspérité formelle ou thématique, Largo Winch est un film de producteur lambda, qui devrait marcher aussi bien en France qu’à l’international. On regrettera juste le manque d’audace et peut-être de moyens, qui limitent les scènes d’action à de banales courses-poursuites. Le film sortira le 17 décembre prochain en France.
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par Yannick Vély

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