Publié le 13/03/2009

FESTIVAL DU FILM ASIATIQUE DE DEAUVILLE 2009: Jay

Jay, un instituteur homosexuel, est brutalement assassiné. Avant même que sa famille n'apprenne la nouvelle, un producteur de télévision, qui s'appelle également Jay, se rend dans la maison du défunt avec son équipe de caméramen afin d'être le premier à recueillir le témoignage des proches. Le producteur persuade la famille de le laisser filmer la veillée funèbre et l'enterrement pour les besoins d'une émission de télé-réalité.

Ceux qui venaient chercher une nouvelle révélation du cinéma philippin après Brillante Mendoza et Raya Martin en seront pour leurs frais: Jay, premier film de Francis Xavier Pasion est une purge consternante. Vrai-fausse émission de télé-réalité sur le crime crapuleux d'un professeur homosexuel, Jay appuie sa dénonciation d'une télé cynique jusqu'à la débilité la plus totale, portrait outré et bouffon d'un présentateur prêt à tout pour son show mais dont les démarches de méchant de Disney finissent par simplement abrutir, à force de mépriser ses personnages, de se rouler dans le pathos, quête au pathos d'ailleurs houspillée par le long métrage mais qui s'échoue dans une complaisance puante. Le show télé reconstitué sonne aussi authentique que des cheveux de Dick Rivers (la palme à l'épisode improbable des flics reconstituant l'arrestation du mauvais gredin) et on ne sait pas quoi sauver de cette ânerie - sûrement pas la pirouette finale, en dernière gerbe dans l'oeil du spectateur. On se demande surtout quels fonds de fonds de fonds de tiroirs il a fallu fouiller pour trouver (et sélectionner) une telle daube qui a sa place au chaud parmi les pires films de la création.

Pour suivre toute l'actualité du festival asiatique de Deauville, cliquez ici.

par Nicolas Bardot

Partenaires