Publié le 02/12/2008

ET APRES...: Première critique

Des malheurs de la mondialisation appliquée au cinéma. Adaptation d'un best-seller français de Guillaume Musso, Et Après... est une co-production internationale en langue anglaise avec un acteur français, Romain Duris, pas très à l'aise dans la langue de Shakespeare, une comédienne sortie de Lost, la divine Evangeline Lilly, sous-employée ici, un John Malkovich de plus en plus minéral comme caution auteur, un chef opérateur chinois Mark Lee Ping-bin (Millenium Mambo, In the Mood for Love) et donc un réalisateur français, Gilles Bourdos, dont le dernier film, Inquiétudes, avait obtenu une critique plutôt favorable. Malgré une image léchée et quelques plans intrigants, le metteur en scène ne parvient jamais à trouver la bonne tonalité pour servir son histoire hautement symbolique. L'utilisation de la musique et des effets spéciaux manquent de finesse, si bien que l'ensemble est surchargé de pathos, dégoulinant de discours sur la beauté de la vie et la mort, des propos, qui, à l'écran, demandent un tact infini pour ne pas sombrer dans le grotesque signifiant. Adepte de l’imagerie choc, Gilles Bourdos assène les plans comme les idées – la mort d’un nourrisson, la floraison d’une plante rare, le chant d’un signe – et en oublie l’essentiel : filmer la vie comme un souffle, l’amour comme une évidence.

par Yannick Vély

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