New York, I Love You

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Depuis l'invention du cinéma, New York n'a jamais cessé de fasciner les cinéastes, qui y puisent d'infinies émotions dans des décors aussi spectaculaires qu'uniques. Des gratte-ciel miroitants aux parcs et aux rues qui sont comme autant de mondes, la ville a été immortalisée dans des milliers de films à travers des centaines d'atmosphères différentes.

NEW YORK I LOVE YOU BUT YOU’RE BRINGING ME DOWN

Après Paris je t’aime (et le beaucoup moins médiatisé Sawasdee Bangkok), c’est au tour de New York d’accueillir sa collection de vignettes amoureuses. Avec pour principale nouveauté ici, la volonté affichée de gommer au maximum les différences entre chaque court pour donner au final un seul et unique film choral (chaque court a été démonté en plusieurs parties qui se mélangent les unes aux autres pour donner l’impression que tout ce petit monde se croise en une journée). Si ce fantasme de « réalisation collective » était vraiment casse-gueule, il faut bien dire que le pari est plutôt réussi. La cohésion générale du film est d’abord visuelle, avec une photo crue et un peu crade assez surprenante, loin des clichés attendus de New York comme décor de comédie romantique. D’où une vision de la ville assez étrange, ni glamour ni cinégénique, difficilement reconnaissable. Un point de vue décalé qui crée également (involontairement ?) l’unité du film, où chaque rencontre est une désillusion, où le coté « tout est possible » de la ville ne se départit jamais d’une certaine amertume, et les inconnus que l’on croise au détour d’un bar ou d’un coin de rue ne s’avèrent être que des voleurs, des putes, des fantômes. Une mélancolie qui rendrait presque ironique le « I love you » du titre.

New York I Love You possède tout de même ses hauts et ses bas, avec un peu plus de bas qu’autre chose. Mira Nair (toujours dans les bons plans) est d’un didactisme presque comique, et à dû donner à son interprète Natalie Portman des cours de lourdeur, tant le court que celle-ci réalise ne parvient pas à dépasser son message antiraciste maladroit. Parmi ceux qui s’en tirent le mieux, Yvan Attal et son scénariste Olivier Lecot, s’ils n’évitent pas complètement le piège du film à chute, s’en sortent par une certaine efficacité des dialogues. Au final, ce sont surtout les seuls à réellement parler de New York, et à parvenir à mettre le doigt sur son pouvoir de séduction.

Profitons en pour faire un point sur la rumeur : si le court métrage de Scarlett Johansson (l’histoire muette et en noir et blanc d’un homme qui ne trouve le repos qu’en quittant Manhattan pour Coney Island) a été retiré du montage final, ce n’est pas qu’il soit épouvantablement mauvais, mais plutôt justement parce qu’il ne s’intègre pas du tout à l’unité stylistique du film. Même explication sans doute pour le court contemplatif d’Andrei Zvyagintsev qui a subi le même sort. On peut d’ailleurs en juger par soi même : les deux sont facilement visibles sur internet.

par Gregory Coutaut

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