L'année cinéma 2009 de Grégory Bringand-Dédrumel

L'année cinéma 2009 de Grégory Bringand-Dédrumel

L'année qui vient de s'écouler a remis les héros sur leur piédestal. Pas les "faux" super-héros, presque absents des écrans et on ne s'en plaindra pas forcément, mais des êtres promis à un destin hors norme. Voués à changer le cours de l'Histoire pour le meilleur comme Harvey Milk (Gus Van Sant), prêts à dépasser leurs vieux démons de phénix malades tel le crépusculaire Randy de The Wrestler (Darren Aronofsky), ou bien témoins des événements de leur vie quand il est à peine possible d'en être l'acteur comme Benjamin Button (David Fincher). De vraies têtes brûlées aussi, hérauts malgré eux d'une civilisation au bord du gouffre (Avatar de James Cameron), ou juste décidés à mener à bien leur mission si suicidaire soit-elle (le sergent Williams de Démineurs), tous ont en commun, chevillée au corps, une soif inextinguible d'accomplissement dans la passion ou le devoir. Délivrant un contrepoint également tout en puissance, les figures féminines marquantes n'ont pas à rougir pour le panel d'émotions qu'elles ont su offrir. Deux réalisatrices d'exception, Andrea Arnold (Fish Tank) et Kathryn Bigelow (Démineurs), aux commandes d'oeuvres antithétiques en tous points sauf dans le souffle et la maestria, et une légion d'actrices au sommet de leur art : le caméléon Meryl Streep, Anne Hathaway, Cate Blanchett, Penélope Cruz, Dominique Blanc, sans compter les étoiles de demain : Christoph Waltz, Isabelle Fuhrmann, Katie Jarvis, Jeremy Renner et Sharlto Copley pour n'en citer qu'une poignée. Enfin, 2009 année où le film choral aura à nouveau brillé sans réserve grâce au Ruban Blanc (Michael Haneke), Inglourious Basterds (Quentin Tarantino), Still Walking (Hirokazu Kore Eda) ou encore Synecdoche, New York (Charlie Kaufmann). Finalement, une année où le cinéma fut beau, vivant et grand.

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1. Avatar
2. L'Etrange Histoire de Benjamin Button
3. The Wrestler
4. Harvey Milk
5. Démineurs
6. Doute
7. Fish Tank
8. District 9
9. Là-haut
10. Synecdoche, New York

Mon coup de coeur: JUSQU'EN ENFER

C'est un peu le retour au bercail de Monsieur Loyal. Sam Raimi, avec Jusqu’en enfer, retrouve pleinement l'horreur grotesque de, au hasard, Evil Dead. Quand deux genres aussi opposés que la comédie et l'épouvante s'accouplent, on aboutit bien souvent à une baudruche involontairement drôle. La force de Jusqu'en enfer, c'est ce dosage idéal d'imagerie païenne forcément mystérieuse et d'un scénario sans aucun scrupule. Christine Brown (Alison Lohman) est certainement une parfaite girl next door toute en blondeur, mais n'en reste pas moins une arriviste bon teint, stigmatisant le paradoxe américain qui consiste à cacher sans cesse les tristes ressorts de l'âme humaine derrière un sourire de façade. Hypocrisie du coeur qui ne tient pas longtemps face aux instincts plus viscéraux, telluriques des démons du vieux monde. Il n'y pas d'alternative ou de retour possible quand on triche avec l'autre, semble suggérer le réalisateur. Pas de place pour le pardon non plus. Emporté par une direction d'acteurs ad hoc (surtout l'impayable Lorna Raver, la vraie énergie du film) et par des effets savamment calculés, ce grand huit audacieux et délicieusement immoral où l'on sacrifie les chatons et l'on jette les vieilles dames à terre, est une référence à peine dissimulée, le final grinçant en moins, aux romans du très cheesy Graham Masterton qu'il faut s'empresser de découvrir. Jusqu'en enfer est en quelque sorte comme une bonne blague salace sur les Noirs de tonton Jacky, qui ferait un infarctus à la fin de la noce. On paie toujours pour ses crimes.

Mes attentes 2010

1. Le Choc des Titans de Louis Leterrier
2. Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton
3. Nine de Rob Marshall
4. Prince of Persia : Les Sables du Temps de Mike Newell
5. Lovely Bones de Peter Jackson

par Grégory Bringand-Dedrumel

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