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États-Unis, 2009
De James Cameron
Scénario : James Cameron
Avec : Stephen Lang, Giovanni Ribisi, Michelle Rodriguez, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Sam Worthington
Photo : Mauro Fiore
Musique : James Horner
Durée : 2h42
Sortie : 16/12/2009
Note FilmDeCulte : *****-
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Jake Sully, un ancien Marine désormais paraplégique, est choisi pour remplacer son frère jumeau décédé dans un programme d’exploration de la dangereuse lune Pandora…

L’ARRIVÉE DU VAISSEAU EN ORBITE DE PANDORA

Film de superlatifs, le très long Avatar se prête difficilement à la nuance. "Plus gros budget", "incroyable de minutie", "hallucinant de richesse"… Alors oui, disons-le : à bien des égards, James Cameron a réussi l’impossible. Ou, pour être précis, plusieurs impossibles : créer des personnages numériques photo-réalistes, donner un nouveau souffle à l’utilisation de la 3D, et même – une fois de plus – surpasser le budget de son précédent film. Douze ans après Titanic, le nouveau James Cameron est à n'en pas douter une merveille technologique. Le pari osé du film de faire se côtoyer la performance capture et les images réelles, le tout en 3D, est réussi haut la main. Les personnages numériques de Na’vis, plutôt bluffants (en tout cas bien plus que dans les bandes-annonces), reproduisent à merveille la subtilité de leurs interprètes humains et le relief, souvent stupidement exploité, est ici utilisé intelligemment et contribue à l’immersivité totale du film. A quelques jours du 114e anniversaire du cinéma, Cameron lui offre en effet un très beau cadeau.

DECEPTION POINT

Avatar est-il pour autant le meilleur film de Cameron ? On préférera à ce Danse avec les loups galactique l’urgence d’Aliens, le mélange des genres d’Abyss et même la candeur de Titanic. Pourtant, tout Cameron est là, ses thèmes répondant tous à l’appel, pour le meilleur et pour le pire. Certains y verront une énième resucée des mêmes motifs, d’autres préfèreront voir Avatar sous l’angle de l’allégorie. Là où le film pèche de manière plus franche, c’est dans l’écriture du réalisateur, d’ordinaire au cordeau. Après une introduction qui ressemble à un trailer, on comprend vite que le film s’est fait amputer de nombreuses scènes, résultant en des personnages aux arcs incomplets. Qu’est-ce qui, dans le personnage de Sam Worthington au début, l’amène où il sera 2h42 plus tard ? Et lorsque la Vasquez-bis incarnée par Michelle Rodriguez se rebiffe, on croit deviner que ses motivations sont restées dans la corbeille de l’Avid.

JAKE SULLY AND THE CREATOR OF WORLDS

Mais faire d’Avatar un grand spectacle à la construction bancale serait un peu réducteur. S’il est vrai que malgré les efforts des acteurs, tous très bons (notamment Stephen Lang, qui transcende totalement le méchant Quaritch), les personnages avancent à vue, l’univers du film, lui, se déploie avec l’évidence d’une révélation. Au jour d’aujourd’hui, il n’y a que deux films purement originaux dans les cinquante plus gros succès du box-office américain, les quarante-huit autres étant des suites ou des adaptations. Les statistiques sont sur le point de changer avec l’autre pari fou de Cameron : créer un univers de SF entièrement neuf. Cameron fait plus que jamais œuvre de démiurge avec le monde de Pandora, d’une extrême densité, toujours surprenant, et rendu palpable via une mise en œuvre pertinente du relief. Presque plus captivant que les personnages, c’est lui la vraie star du film, et on est parfois frustré de ne pas en savoir plus sur les jeux de pouvoir à la surface de cette lune.

MAN TO MAN

La création d’un tel univers passe, on l’a vu, par une utilisation extrême du numérique. Or le cinéma de Cameron, tout technologique qu’il soit, a toujours été traversé d’une fibre charnelle très forte. L’organique et le mécanique s’y sont toujours côtoyés, mêlés. Le passage au 50% digital (voire plus) allait-il briser cette continuité ? Heureusement, aussi lisse et classieux soit-il, Avatar est aussi plein de traces de doigts. Car en ayant recours à des acteurs numériques dont la performance est contrôlée par les véritables comédiens (via le procédé de la performance capture), le lien ténu entre l’humain et le clone, le corps et la machine, qui a toujours parcouru l’œuvre du réalisateur, prend une nouvelle dimension et donne à Avatar une force théorique assez touchante. De la même manière que Quaritch pilote son exosquelette et Jake son avatar, les acteurs guident les Na’vis… Il y a une évidence, une limpidité dans ce constat en apparence basique qui insuffle pourtant une force inattendue au film. Certes, on n’est pas dans le pur film charnel qu’était par exemple Titanic, mais derrière l’armée toujours croissante de 1 et de 0, on est rassurés de voir Cameron garder un lien continu avec l’humain, devant et derrière la caméra, dans chaque seconde de ce film hors-normes. Foutraque, long, et furieusement original, Avatar trouve sans peine sa place dans une filmographie de blockbusters huilés où, pourtant, tout commence et finit toujours par l’homme.

par Liam Engle

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