Les Noces rebelles
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Revolutionary Road
États-Unis, 2008
De Sam Mendes
Scénario : Justin Haythe d'après le roman de Richard Yates
Avec : Dylan Baker, Kathy Bates, Leonardo DiCaprio, Kate Winslet
Photo : Roger Deakins
Musique : Thomas Newman
Durée : 1h30
Sortie : 21/01/2009
Frank et April se sont toujours perçus comme des gens différents, animés d'un désir et d'une volonté de vivre selon des idéaux. Dès qu'ils emménagent dans leur nouvelle maison sur Revolutionary Road, c'est avec fierté qu'ils proclament leur indépendance face à l'inertie de la banlieue qui les entoure. Ils sont bien déterminés à ne jamais se laisser prendre au piège des frontières sociales de leur époque. Et malgré tout leur charme, leur beauté et leur irrévérence, les Wheeler vont devenir exactement le couple qu'ils ne voulaient pas être : lui en bon père de famille exerçant un métier sans intérêt pour lequel il n'éprouve plus aucune motivation ; elle en femme au foyer pas vraiment heureuse, privée de passion et d'accomplissement personnel. En somme, une famille américaine ordinaire hantée par ses rêves inassouvis. Motivée pour changer leur destin, April imagine un plan très audacieux pour repartir de zéro, quitter le confort du Connecticut pour partir vers l'inconnu à Paris. Mais une fois le plan en marche, le couple se retranche dans ses extrêmes : l'un cherche à s'échapper coute que coute, l'autre veut sauver ce qu'ils ont. Fini les compromis.
AMERICAN REDITE
Depuis l'excellent American Beauty, Sam Mendes avait su s'éloigner peu à peu, avec Les Sentiers de la perdition et, surtout Jarhead, d'un certain académisme de luxe, qui refait son apparition ici. Approprié à l'explosion du mythe de la banlieue américaine idyllique d'American Beauty, ce classicisme, qui ne démérite pourtant pas, ne paraît pas des plus inspirés cette fois-ci. Cela dit, le metteur en scène a toujours du talent pour créer un visuel en apparence aussi parfait que l'image de la famille américaine des années 50, esthétique qui se fait en réalité judicieusement aussi étouffante que l'est le mariage des deux protagonistes. Néanmoins, dans l'écriture aussi le film se sort difficilement des clichés. On notera également quelques facilités un peu lourdes là où la majeure partie du film fonctionne sur le poids des non-dits. A ce titre, le personnage de Michael Shannon, sorte de note d'intention personnifiée, leste les subtilités du récit. Les brefs épilogues ne semblent pas non plus être indispensables. Dans l'ensemble, Les Noces rebelles demeure de très bonne facture, avec en tête ses deux acteurs, dans des performances plus que convaincantes. Mais malgré ces quelques qualités indéniables et un certain standing, le film n'apporte pas grand chose de neuf à un genre dont les récents The Hours et Loin du paradis étaient des représentants plus originaux.
