Kate Winslet

Kate Winslet
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum
Actrice
Royaume-Uni

Jack! This is where we first met! C'est sur la proue du Titanic que la majeure partie du public a découvert Kate Winslet, dans ses habits de Rose anglaise prisonnière d'un navire coulant à pic. Cela fait pourtant une dizaine d'années maintenant que l'actrice mène solidement sa barque pour s'imposer comme l'un des visages les plus incontournables du cinéma d'aujourd'hui.

L'INSUBMERSIBLE

Née le 5 octobre 1975 de parents comédiens, Kate Winslet a d'abord suivi un parcours assez classique, des planches à ses débuts télévisés. Sa première chance cinématographique lui vient de l'autre bout du monde: Peter Jackson, abandonnant ses saillies gores, lui offre l'un des rôles de Créatures célestes, l'histoire vraie de deux adolescentes amoureuses et paradant au sein d'un monde imaginaire, qui finissent par assassiner la mère de l'une d'elles. Récompensé au Festival de Venise, le film révèle ses deux actrices (Winslet et Melanie Lynskey), mais il n'y en a finalement qu'une dont on entendra encore parler. Et très vite: après son escapade exotique, Winslet revient au bercail avec Raison et sentiments, adaptation de Jane Austen par Ang Lee qui lui vaut sa première nomination aux Oscars. Dans la même veine de patrimoine littéraire anglo-saxon, Winslet enchaîne avec Jude (adapté de Thomas Hardy) et joue l'Ophélie d'Hamlet pour Kenneth Branagh. Vient alors la folie du paquebot: une frénésie planétaire qui bat tous les records d'entrées (records, d'ailleurs, toujours à battre), qui fait d'elle une star et la plus jeune actrice à obtenir deux nominations aux Oscars. Mais Kate est une discrète, et choisit les chemins de traverse avec Marrakech Express, minuscule petit film qui fait suite au gigantisme barouf de James Cameron. Une véritable ligne de conduite pour elle qui n'est, depuis, apparue dans aucun blockbuster, et préfère les déserts australiens de Jane Campion dans Holy Smoke aux crinolines qu'on lui proposait pour Anna et le roi.

Complice du Marquis de Sade dans Quills de Philip Kaufman, Kate Winslet va pourtant peu à peu se défaire de ses rôles à costumes dans lesquels elle s'est illustrée. Cheveux rougis et capuche orange, elle est l'amoureuse imparfaite et insaisissable de Jim Carrey dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind, du Français Michel Gondry. Would you erase me?, pourrait-elle lancer dans ce trésor d'hypersensibilité dans lequel Winslet, une fois de plus, scintille. En 2006, elle est une mère au foyer se voyant Emma Bovary dans Little Children, tombée pour le beau voisin d'à côté avant d'affronter des matins qui déchantent. Un rôle charnel qui annonce un autre à venir, une autre banlieue, un autre temps, mais un même malaise. Dans Les Noces rebelles, Winslet trouve un nouveau rôle en or, actrice prisonnière de son pavillon idéal, qui ne souhaite que secrets et silence quand son époux (Di Caprio, pour des retrouvailles dix ans après Titanic) se répand en mille mots. Incontournable, Winslet figure également au casting du Liseur, nouveau mélo de Stephen Daldry (The Hours). Incontournable également lors des récents Golden Globes où l'actrice, souvent nommée, jamais gagnante, a remporté les prix de meilleur actrice et meilleur second rôle pour ces deux films. La reine de l'année, menant sa carrière du coeur comme du cerveau, est bien loin d'avoir achevé son règne.

par Nicolas Bardot

Commentaires

Partenaires