My Blueberry Nights

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My Blueberry Nights
Chine, République populaire de, 2007
De Kar-wai Wong
Scénario : Lawrence Block, Kar-wai Wong
Avec : Norah Jones, Jude Law, Natalie Portman, Tim Roth, David Strathairn, Rachel Weisz
Photo : Darius Khondji
Musique : Ry Cooder
Durée : 1h51
Sortie : 28/11/2007
Note FilmDeCulte : ***---
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FESTIVAL DE CANNES 2007 -Après une rupture douloureuse, Elizabeth se lance dans un périple à travers l'Amérique, laissant derrière elle une vie de souvenirs, un rêve et un nouvel ami - un émouvant patron de bar - tout en cherchant de quoi panser son coeur brisé. Occupant des emplois de serveuse, Elizabeth se lie d'amitié avec des clients dont les désirs sont plus grands que les siens : un policier tourmenté et sa femme qui l'a quitté, une joueuse dans la déveine qui a une affaire à régler. A travers ces destins individuels, Elizabeth assiste au spectacle du véritable abîme de la solitude et du vide, et commence à comprendre que son propre voyage est le commencement d'une plus profonde exploration d'elle-même.

My blueberry nights Ba vostfrenvoyé par xtremdivx. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

PAR LA LORGNETTE

Dans Chungking Express, une serveuse rêve de Californie en écoutant la chanson des Mamas and Papas. Dans Happy Together, un expatrié rêve de Hong-Kong en Argentine. Les amants se ratent, les fuseaux horaires se bousculent. Le cinéma de Wong Kar-wai se nourrit de ces confusions géographiques, de ces errances fantasmées, de territoires tant rêvés qu’une fois conquis, ils se rétrécissent et perdent de leur majesté. De la Californie, Faye Wong ne rapporte qu’un uniforme d’hôtesse de l’air. De l’Argentine, Wong Kar-wai ne rapporte que des rais aveuglants de lumière et de vertigineuses chutes d’eau. Tourné aux Etats-Unis, en anglais, avec des acteurs américains, My Blueberry Nights ne rapporte lui qu’une vieille malle de papiers buvards et des souvenirs de cinéphile un peu émoussés. Pas de dépaysement, pas de renouveau: chez Wong, chaque lieu en rappelle un autre. My Blueberry Nights est ainsi un film de lieux communs, de lieux trop visités, trop familiers pour susciter encore le désir. Cinéaste d’intérieur, Wong ne s’ouvre aux grands espaces que pour mieux les murer, les délimiter à des cafés, des diners, des salles de jeux, quelques bretelles d’autoroute ou des rues bien cachées. Film de vacances revendiqué – des vacances chères à Wong, roi de l’ellipse et de la digression –, My Blueberry Nights est un pot-pourri anecdotique de ses précédentes fugues, un "entre-deux film", un "entre-deux pays" qui ne laisse entrevoir qu’une sortie de route illusoire. A force de réminiscences et de ressassements, le road-trip de Wong n’a le temps d’esquisser que des récits maladroits ou convenus. Des deux chanteuses du générique, Norah Jones (sage et distante) et Chan Marshall, on retiendra surtout la deuxième, dont la seule présence intimidée (un rôle fugitif comme une merveilleuse note suspendue), la seule voix éraillée, une douce et douloureuse éraflure, suffisent à annuler le temps et la distance.

par Danielle Chou

En savoir plus

Sound designer de 2046, Eros et The Follow, le court métrage réalisé pour BMW, proche collaborateur de Terrence Malick (notamment pour La Ligne rouge) Claude Letessier a eu la gentillesse de lever le voile sur la production de My Blueberry Nights.

- Vous collaborez pour la quatrième fois avec Wong Kar-wai. Avez-vous observé des changements dans sa méthode de travail? Quelle a été la ligne directrice de ce nouveau film?

Non, les méthodes de travail qui sont les siennes sont restées inchangées. WKW est toujours extrêmement impliqué dans chaque étape de la construction de ses films.

- Par rapport à la production mouvementée de 2046, comment avez-vous vécu cette aventure? Combien de temps a duré la post-production? Quels ont été les défis à relever? Vous êtes également le sound designer du court métrage I Travelled 9000 kms to Give It to You réalisé pour les 60 ans du Festival de Cannes. Pouvez-vous nous en dire quelques mots?

L'élaboration et la "fabrication" de la bande-son se sont déroulées a Los Angeles. Nous nous attendions au pire mais en fait, à part des délais extrêmement courts, cette nouvelle aventure s'est déroulée dans un ordre quasi "religieux", pendant 14 jours et 12 nuits. 2046 était un film à l'architecture complexe, avec un métalanguage extrêmement sophistiqué. Sa finition a été douloureuse principalement à cause du manque du temps. My Blueberry Nights est un joli film, tendre et simple. Il est totalement organique, fluide, intimiste et élégant. L'approche "sonique" se devait de servir cette simplicité/ intimité et surtout ne pas entraver le dialogue ni la comédie. La bande-son, contrairement à 2046 a dû trouver sa place à l'arrière-plan. C'est le type de film ou la bande-son doit se faire discrète. Essentielle, mais discrète. WKW a un sens spatio-temporel absolument étonnant, il cherche constamment à relier les émotions/narration/espace/temps par des petits liens sonores parfois imperceptibles sur l'instant, mais qui ont un sens évident sur la vue d'ensemble du projet. Je dois l'avouer humblement, WKW est mon plus grand professeur. A chaque projet avec lui j'apprends mille fois plus qu'avec les réalisateurs plus "hollywoodiens" avec qui j'ai travaillé ces 12 dernières années. Ceci s'applique également à ce petit court-métrage cannois: J'ai voyagé..., 4 minutes, mais 2 jours et une nuit pour affiner la sophistication émotionnelle et sonore de ce petit projet.

- Avez-vous eu l’occasion d’assister au tournage de My Blueberry Nights?

Non, je n'ai pas assisté au tournage.

- Il s’agit du premier long métrage de Wong Kar-wai tourné en anglais avec un casting américain. Wong a d’ailleurs fait appel à un scénariste américain et à un nouveau directeur de la photographie, Darius Khondji. En quoi cela a-t-il affecté son travail?

Darius Khondji est un des très grands artiste de la lumière et du cadre. Il est probablement l'un des chefs opérateurs les plus reconnus dans le monde. Je crois que WKW, en travaillant avec lui, voulait remettre en questions ses "automatismes" ou plutôt ses habitudes de travail. Car WKW challenge (créativement) constamment les personnes qui travaillent avec lui mais surtout, il n'oublie jamais de se remettre en question lui-même.

- Qu’avez-vous pensé du film? Wong Kar-wai décrit My Blueberry Nights comme un “voyage sentimental”, un “film de vacances” réalisé par un cinéphile.

My Blueberry Nights est un voyage intérieur, émotionnel et sensuel. Je n'avais pas pensé au "film de vacances réalisé par un cinéphile", mais j'aime bien cette métaphore. Surtout quand le cinéphile est un des grands maîtres du cinéma d'aujourd'hui! ... :+))))

- Wong Kar-wai accorde une attention toute particulière à la bande originale de ses films. Que pouvez-vous nous dire sur la musique de My Blueberry Nights? Chan Marshall, la chanteuse de Cat Power, ferait une apparition dans le film?

WKW accorde une attention particulière à chaque étape de la finition de ses films. La bande son et la musique sont des instants dans lesquels il se plongent avec délices (et douleur, parfois). Les musiques de Ry Cooder sont hallucinantes! La manière qu'a WKW de les placer dans son montage est également surprenante et unique. Je crois que c'est ce qui contribue a cette ambiance toute singulière qui se dégage de ses films. Cat Power? Oui. Elle est belle et elle chante d'enfer >>> non?

- Wong Kar-wai travaille-t-il sans ses lunettes noires?

Je suis désolé mais je ne peux pas répondre a cette question..... ;+)

- Enfin, une petite question qui me démangeait: que pouvez-vous nous dire sur Terrence Malick?

Je ne connais Terrence Malick que de La Ligne rouge et d'un film qu'il avait produit auparavant: Endurance. J'avais été très impressionné par ma rencontre avec lui, il y a plus de 10 ans maintenant. Car après mon choc d'adolescent post-La Balade sauvage, l'une de mes principales motivations pour partir à Los Angeles et travailler dans le cinéma a été la recherche de Terrence Malick. Etait-il mort, ou pire, avait-il trouvé mieux que de faire des films? Lorsque Hans Zimmer m'a appelé pour rencontrer Terrence Malick dans son bureau/studio, j'ai eu l'impression que le monde se mettait à tourner en sens inverse des aiguilles d'une montre. J'ai passé beaucoup de temps avec T.M. aux Iles Salomon pour le tournage, beaucoup de temps en tête-à-tête à parler de Fernando Pessoa, beaucoup de temps a regarder les oiseaux dans la jungle (il est "birdwatcher"), et beaucoup de temps à collectionner des sons, des humeurs sonores, des chants mélanésiens et autres vibrations. Un moment unique de post-production entre méthodes "hollywoodiennes" qui vraiment ne convenaient pas à ce projet, et moments de réflexions intimes avec l'un des grands génies du 20e siècle. Propos recueillis par mail par Danielle Chou Le 13 mai 2007

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