Wonderful Town

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Wonderful Town
Thaïlande, 2007
De Aditya Assarat
Scénario : Aditya Assarat
Avec : Supphasit Kansen, Anchalee Saisoontorn
Photo : Umpornpol Yugala
Musique : Koichi Shimizu
Durée : 1h22
Sortie : 07/05/2008
Note FilmDeCulte : *****-
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Dans la petite ville de Takua Pa, au sud de la Thaïlande, Ton, un jeune architecte, a été chargé de surveiller les travaux de reconstruction d'une chaîne hôtelière, au bord de la plage, récemment ravagée par le tsunami. Dès son arrivée de Bangkok, il choisit, dans l'arrière-pays, un hôtel modeste, tenu par Na, une jeune femme discrète, au charme délicat. Peu à peu, elle et lui vont tisser des liens de tendresse et vivre un amour empreint de pudeur et de retenue.

LE JOUR D’APRES

Petite machine à succès dans les festivals, Wonderful Town, premier film du Thaïlandais Aditya Assarat, oscille habilement entre l'émerveillement de l'imagerie avalée par Vuitton (oh mon havre de paix alangui dans la mousse de ma montagne est belle), cliché d’ailleurs à demi avoué par le réal, qui a passé une douzaine d'années aux Etats-Unis, et a indiqué avoir regardé cette nature majestueuse comme un touriste ou un étranger; et l'inquiétude dégagée par le décor post-tsunami, dès le premier plan sur les vagues, accompagné d'effets sonores recouvrant le bruit des vagues. Un trauma exprimé en filigrane, lorsque l'héroïne affirme qu'elle se sent prisonnière entre la montagne et la mer, lorsqu'on prévient le nouveau venu que les ruines voisines sont hantées et que celui-ci, malgré tout, s'y promène, ou lorsque la caméra, vers la fin du film, effectue de lents travellings envoûtants autour de vestiges imprégnés par la perte et la mort, comme par une présence fantôme, hier hurlante et aujourd’hui muette.

Le mode privilégié par Assarat reste pourtant léger puisque c'est le décor choisi pour une histoire d'amour sous le vanilla sky de fin de journée, partage de la mobylette avec pop thaï en fond, et sieste dans l'herbe, une indolence mélancolique qui rappelle parfois Pen-Ek Ratanaruang et sa plus belle réussite, Last Life in the Universe. « C'est ma manière à moi de faire un film sur le tsunami », commente le jeune cinéaste, qui capture la tristesse de ce qu'il filme, lieu abandonné des touristes, comme voilé par le deuil malgré les jolis palmiers, et où les mentalités recluses (le frère qui dit que sa soeur n'a pas besoin de changement) expriment ce sentiment lourd, le poids d'un traumatisme prêt à éclater, et les conséquences d'un désastre, de vagues géantes, sur l'intime, le petit, quelques personnages anonymes dans une ville aux grilles baissées mais où pourtant on reconstruit sur les décombres.

par Nicolas Bardot

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