Valley of Love

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Valley of Love
France, 2015
De Guillaume Nicloux
Avec : Gérard Depardieu, Isabelle Huppert
Durée : 1h31
Sortie : 17/06/2015
Note FilmDeCulte : ***---
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Isabelle et Gérard se rendent à un étrange rendez-vous dans la Vallée de la mort, en Californie. Ils ne se sont pas revus depuis des années et répondent à une invitation de leur fils Michael, photographe, qu'ils ont reçue après son suicide, 6 mois auparavant.

MIRAGES

Isabelle Huppert joue une comédienne prénommée Isabelle, et face à elle, Gérard Depardieu joue un acteur nommé Gérard, à moitié alcoolique, né à Châteauroux et dont le fils (qu’il a eu avec « Isabelle ») s’est suicidé. Tiens tiens… Valley of Love est un drôle de film, un film dans lequel on ne peut peut-être rentrer qu’à moitié à cause de tous ces clins d’œil extra-filmiques. A quel point peut-on croire à l’histoire de ces personnages quand le long métrage passe son temps à nous rappeler les acteurs qui les interprètent ? Mais croire ou ne pas croire, c’est justement la question au cœur du film de Guillaume Nicloux. Les acteurs croient-ils eux-mêmes à ce drôle de projet ? Plutôt deux fois qu’une : Huppert et Depardieu tirent ici chacun le meilleur de l’autre. Face à face, ils sont aussi excellents qu’ils savent l’être quand leurs partenaires de jeu sont à la hauteur. Valley of Love semble avoir son casting comme principal ressort narratif (les autres personnages n’arrêtant pas de les « reconnaitre ») mais aussi comme principale qualité. Il est ironique d’apprendre que le film a initialement été écrit pour Isabelle Huppert et… Ryan O’Neal.

Dès le départ, il y a dans Valley of Love une hésitation fantastique. La chaleur écrasante, les éclatants paysages horizontaux (très joliment mis en valeur à l’image), tout cela crée bien sûr une tension certaine dans laquelle Nicloux parait très à l’aise. Mais dès qu’il s’agit de s’approcher d’un plus près de l’argument surnaturel (le fils suicidé promet de « revenir physiquement ») ; le réalisateur fait la fine bouche et tergiverse. Exception faite de ce casting à double sens, cette histoire de fou est finalement racontée de manière très française, c’est-à-dire très terre à terre. A l’image rien de viendra confirmer un éventuel basculement, tout ce qui trancherait trop nettement reste dans un hors-champ d’autant plus frustrant que les idées ne manquent pas forcément. Les images sont superbes, le casting s’amuse, un suspens se construit, des pistes sont lancées… mais terminent en cul de sac dans des canyons désertiques. Sous ses airs de petit jeu (qui n’amusera d’ailleurs probablement que le public français), Valley of Love fait mine d’être complètement fou, mais se dérobe un peu trop malhonnêtement au moment de donner la preuve de son imagination. Dommage.

par Gregory Coutaut

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