TIFF 2017: Sister of Mine

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Sister of Mine
Demonios tus ojos
Espagne, 2017
De Pedro Aguilera
Durée : 1h34

Note FilmDeCulte :

Un réalisateur découvre une vidéo de sa demi-sœur sur un site pornographique. Il ne l'a pas vue depuis un moment et décide de lui rendre visite. Il est rapidement fasciné par elle...

A MA SŒUR

Le réalisateur espagnol Pedro Aguilera s'était fait remarqué à Cannes il a dix ans avec son tout premier film, La Influencia. Après une longue absence, le revoici donc avec Sister of Mine, un film à la perversion réjouissante, qui n'a pas peur de grand chose. Dès la séquence d'ouverture, située dans un wagon de train claustrophobe, on sent que quelque chose cloche derrière la politesse affable des personnages. Mais c'est le film entier qui s'apprête à dérailler à toute vitesse à coup de virages secs et d'idées très noires. Oliver a tout de l'homme propre sur lui, et quand il découvre sur un site porno une vidéo de sa demi-sœur qu'il n'a pas revue depuis des années, son premier réflexe est d'aller directement prendre de ses nouvelles. Sauf que...c'est là que commence - progressivement - la série de virages secs de ce train fantôme vicieux, pour notre plus grand plaisir et notre stupéfaction outrée.

Car Oliver a des idées bizarres derrière la tête. Mais sa sœur aussi. De bondage humiliant en poils pubiens glissés dans une lettre d'amour, les secrets et mensonges ici à l’œuvre n'ont rien d'un petit drame familial propret. Cette implosion familiale faite de manipulation, d´espionnage intime et d'écrans interposés ressemble par moments à une version brutalement dépucelée et mal polie des drames les plus tordus d'Atom Egoyan. S'il y a de quoi être choqué par le comportement malade des protagonistes, il y a surtout de quoi être épaté par l'audace et l'humour noir d'un film qui ne craint pas de rendre attachants de personnages aussi malsains. Car Sister of Mine n'est pas pour autant qu'un catalogue d'idées chocs: son virage le plus inattendu est aussi le plus émouvant. En basculant progressivement d'un personnage principal à un autre, le réalisateur rend palpable et bouleversante leur inévitable solitude.