Sans queue ni tête

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Sans queue ni tête
France, 2010
De Jeanne Labrune
Scénario : Jeanne Labrune
Avec : Isabelle Huppert, Bouli Lanners
Photo : Virginie Saint-Martin
Durée : 1h35
Sortie : 29/09/2010
Note FilmDeCulte : ------
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Alice, prostituée indépendante, ne supporte plus ses clients. Xavier, psychanalyste, est las d’écouter les soliloques du divan. Alice veut entreprendre une analyse pour trouver la force de changer de vie. Xavier, que sa femme vient de quitter, fait appel à une professionnelle pour tromper sa solitude. Alice et Xavier se rencontrent. Ce qui pourrait être le début d’une romance devient l’heure de vérité et peut-être la première étape d’un nouveau départ.

TOUCHE PIPI

On avait quitté Jeanne Labrune il y a quelques années sur son cycle des fantaisies, dans lequel elle se moquait déjà gentiment (entre autres) des psychanalystes et de leurs clients. C’est aujourd’hui le thème principal, voir unique, de son nouveau long-métrage au ton plus glauque, qui n’a qu’une seule idée : faire un parallèle entre la psychanalyse et la prostitution. A partir de là, le montage parallèle des métiers des deux protagonistes tient lieu d’unique gimmick narratif, complètement symptomatique d’une écriture paresseuse, bourrée de répétition et de lourdeurs, qui ne semble jamais tirer une quelconque conclusion de cette observation (une fois que les personnages se rencontrent, il ne se passe plus rien et le film sombre). La psychanalyse et la prostitution se retrouvent en tout cas caricaturées à parts égales jusqu’à l’outrance par le scénario qui empile les clichés les plus balourds sur les deux professions et les jeux de mots les plus vieillots (notamment la scène d’ouverture autour du mot « pipe » qui semble sortir d’un sketch des Grosses Têtes), auquel s’ajoute la vision dérangeante d’un hôpital psychiatrique où les malades sont des caricatures de fous (pas de malades hein, juste des fous. Ah bah y’a une différence ?). Le comble du ridicule est atteint lors d’une scène de partouze chic faussement décadente et plutôt minable, qui ressemble moins à celle d’Eyes Wide Shut qu’aux clips de Mr Vain ou Que mon cœur lâche. A part ça, il faudra bien un jour se pencher sur les choix de comédies d’Isabelle Huppert (qui devait déjà jouer dans Cause toujours). Non pas que ce film là cherche particulièrement à être hilarant, mais il s’inscrit par sa légèreté et son coté anecdotique dans la lignée des comédies (Les Sœurs fâchées etc…) où elle brille malgré la faiblesse du scénario, et dont elle se sort paradoxalement en ne jouant pas du tout la carte de l’humour. Son jeu toujours impeccable (même si malmené ici par la piètre qualité des dialogues) est le seul intérêt de ce ratage tristouille.

par Gregory Coutaut

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