Berlinale: Personne n'attend la nuit

Berlinale: Personne n'attend la nuit
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Personne n'attend la nuit
Nadie quiere la noche
Espagne, 2015
De Isabel Coixet
Avec : Juliette Binoche, Gabriel Byrne, Rinko Kikuchi
Durée : 1h58
Note FilmDeCulte : ***---
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Inspiré de faits réels. Joséphine Peary est une femme fière et déterminée, mariée au célèbre explorateur polaire Robert Peary. Après des mois sans nouvelles, Joséphine va braver tous les dangers, et risquer sa vie, en partant au Groenland pour tenter de retrouver cet homme préférant la rudesse de la glace au confort de la vie bourgeoise… En arrivant dans cet impitoyable paysage glacé, elle découvre qu’une autre femme plus jeune, Allaka, attend également le retour de Robert…

LA REINE DES NEIGES

Les héroïnes d’Isabel Coixet sont souvent confrontées à l’extraordinaire : une jeune femme condamnée à mort prématurément (Ma vie sans moi), une autre débarquant en plein océan sur une plateforme pétrolière (The Secret Life of Words), une dernière encore qui est occasionnellement tueuse à gages (Carte des sons de Tokyo). Josephine Peary, auteure et exploratrice incarnée dans Personne n’attend la nuit par Juliette Binoche, intègre naturellement cette famille de femmes hors-normes. Personne n’attend la nuit, sélectionné en compétition de la Berlinale, raconte son incroyable périple pour rejoindre son époux à travers le Groenland du début du 20e siècle. Les hommes chevronnés, burinés et barbus se succèdent pour lui dire à quelle point son envie est une dangereuse lubie, mais Peary n’en a que faire. Lors d’une surprenante première scène, Juliette Binoche est mise dans une situation inédite ; et elle est une étonnante tache colorée sur la neige blanche.

Personne n’attend la nuit débute comme un grand film d’aventures old school. Paysages à couper le souffle, duo de héros antagonistes et archétypaux, danger permanent, le tout dans un décor plus froid que le cœur de Diana Ross. D’abord choucroutée, Peary/Binoche sera de plus en plus décoiffée. Sans trop en dévoiler, l’aventure ample va sans cesse se resserrer jusqu’au survival le plus brut et urgent. Mais il y a quelque chose de bancal dans ce film qui donne à voir un périple fou, des rebondissements mélodramatiques, mais dans une forme un peu plate et sans personnalité. Personne n’attend la nuit s’échappe parfois et semble prêt à s’envoler lorsque le film flirte avec un fantastique de conte sous mille étoiles, lorsque la silhouette fantomatique de Binoche erre dans la nuit. Mais Coixet redevient aussitôt plus sage, privant parfois le long métrage de plus de relief. Celui-ci est évidemment relevé par le charisme de Juliette Binoche, aussi investie que d’habitude, et la prestation encore une fois étonnante de Rinko Kikuchi qui, de ses rôles dans Babel à Kumiko, the Treasure Hunter en passant par l’univers décalé de The Warped Forest, est très à l’aise dans les registres déglingués. Même si Personne n’attend la nuit frustre de temps à autre, le résultat demeure très honorable.

L'Oursomètre: La première scène est un amusant clin d’œil dans la course à l'Ours d'or. Rinko Kikuchi peut faire un prix d'interprétation décalé, mais on imagine mal le film au palmarès.

par Nicolas Bardot

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