Pardonnez-moi

Pardonnez-moi
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Alors qu'elle attend son premier enfant, Violette décide de lui offrir un film sur sa famille. Caméra au poing, elle va faire éclater la vérité et révéler les secrets de famille, en affrontant à tour de rôle sa mère, ses soeurs, un journaliste que sa mère a connu vingt ans auparavant, et enfin son père... Aveux, cris, larmes et fous rires: personne n'en sortira indemne.

LE BADIGEON

S'il fallait trouver un vocable pour mettre en danger l'argumentaire (pourtant tout à fait recevable, sous certaines modalités) des défenseurs du cinéma à la maison, favorisé par l'allègement numérique des procédures de filmage et de montage, auto-fiction serait sans doute le bon. Ce dangereux virus d'époque fait le terreau du premier film de l'actrice Maïwenn et s'y dévoile, presque exemplairement, dans toute son obscénité potentielle. Néant de la mise en scène, laideur absolue de la photo, roue libre du récit, grand et vain strip-tease de l'âme, acteurs hystériques... Objectif, bien sûr, remaker le monumental Festen, modèle vénéré mais apparemment mal compris, avec en lieu et place de l'inceste, la maltraitance enfantine - ceci promettant on s'en doute ardissonneries des névroses en cascade, et quelle part de faux et quelle part de vrai et votre père porte-t-il vraiment un sac à dos de gamine de 10 ans? C'est une caricature d'un certain cinéma français de la psychologie beuglée qui se joue ici, à grands renforts d'invité mystère, crises de nerfs affectées et révélations tonitruantes. Une fois l'écran badigeonné de tarte à la crème, de faux sang, de fausse pisse, de vraies larmes et de morve, Pardonnez-moi se révèle alors en efficace campagne de prévention contre l'absence de direction d'acteurs. Car c'est l'embarras qui au final l'emporte et leur vaut cette empathie dans la gêne, que l'on nomme ridicule. Fort heureusement, il ne tue pas.

par Guillaume Massart

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