Möbius

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Möbius
France, 2012
De Eric Rochant
Avec : Jean Dujardin, Tim Roth, Cécile de France
Sortie : 27/02/2013
Note FilmDeCulte : ***---
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Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.

RIEN SUR JEAN GIRAUD

C'était l'un des films français les plus attendus de l'année. Perdu dans des multiples projets avortés, passé par la télévision avec la série Mafiosa, Eric Rochant revenait aux affaires du film d'espionnage après en avoir signé l'un des plus forts des années 90, Les Patriotes. Avons-nous inconsciemment placé la barre beaucoup trop haut? Il est fort possible que Möbius déçoive les fans de la première heure, ceux pour qui Un Monde sans pitié est resté culte. Il y a plusieurs films en un dans cette superproduction où l'on parle Russe, Français et Américain. Le premier est un drame passionnel plutôt réussi, avec un couple immédiatement crédible - Jean Dujardin et Cécile de France. Malgré quelques dialogues superflus - le déjà fameux deux orgasmes et une caresse sur les fesses -, il se passe quelque chose d'immédiatement romantique entre les deux personnages. Une évidence qui rappelle celle qui lie les deux protagonistes de De rouille et d'os de Jacques Audiard. Le coeur de Möbius bat la chamade dans les regards et les étreintes. Dans la plus belle scène du film, un simple coup de fil provoque sur le visage de Jean Dujardin quelque chose d'indéfinissable que tous les amoureux ont connu, un mélange de fierté et de timidité, d'excitation aussi, surtout que l'adage "vivons heureux, vivons cachés" rencontre ici un écho dramatique.

TARENTULE RUSSE

Hélas, il y a un second film dans Möbius et celui-ci est plutôt raté. Soucieux de mettre en scène un drame d'espionnage crédible et contemporain, Eric Rochant multiplie les fausses-pistes pour rendre complexe une intrigue dont on ne se soucie guère. Et ce n'est pas les nombreuses scènes explicatives dans les bureaux de la CIA ou du FSB qui permettent de mieux appréhender les trous d'un scénario beaucoup trop alambiqué. Des questions demeurent sans réponse après le générique final, alors même que le film paraît assez fier de sa mécanique narrative, réservant aux spectateurs quelques rebondissements fracassants. Möbius se rêve Jason Bourne, il n'est souvent qu'Anthony Zimmer, pour prendre deux exemples de longs métrages récents. Heureusement le cinéaste français n'est pas un manchot derrière la caméra. Il filme la Principauté de Monaco comme une toile d'araignée de luxe où se nichent quelques spécimen mortels et l'on ne s'ennuie jamais grâce à une mise en scène fluide et efficace. Cela ne donne que plus de regrets.

par Yannick Vély

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