Jean Dujardin

Jean Dujardin
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Scénario, Acteur
France

Acteur de grand talent, Jean Dujardin aura encore peut-être un peu de mal à se détacher de l’image de Loulou, le héros d’Un gars, une fille, mais sa richesse d’interprétation et les rôles souvent marquants qu’il est enclin à rencontrer vont très vite en avoir raison. Sa nomination aux Césars pour son rôle de Oss 117 Le Caire: nid d'espions et les sorties cette année de Contre-enquête et 99F le confirment d’ores et déjà. Rencontre avec un vrai caméléon.

PETIT JEAN…

Né un 19 juin (comme Gena Rowlands, un signe que les bonnes fées qui se penchent sur les berceaux doivent quand même un minimum se concerter), Jean Dujardin ne se prédestinait pas à une carrière de comédien, comme son bac philo-arts plastiques et son premier métier de miroitier-serrurier-métallier l’attestent. Et pourtant, comme il aime à le dire lui-même, c’est son passage au service militaire qui lui inspire sa nouvelle vocation. L’armée étant à ses yeux une grande source d’inspiration. Il arrive à Paris en 1995 et y commence ses premiers one man show dans les bars et autres cabarets, où il rôde son talent et donne d’ailleurs naissance au fameux personnage de Brice de Nice. À travers ses différentes prestations, notamment au théâtre du Carré Blanc, il rencontre ceux qui seront ses partenaires de route pour quelque temps: Bruno Salomone, Eric Collado, Eric Massot et Emmanuel Joucla, avec qui il va créer la bande des Nous C Nous. La troupe se produit dans divers cabarets ainsi que dans de nombreuses émissions télé, où le personnage de Brice continue son bonhomme de chemin, jusqu'à devenir aussi culte que le Van Loc des Robin des Bois. Néanmoins, Jean continue, de son côté, les auditions, qui l’emmènent vers l’émission "Graines de Stars", où sa carrière solo prend son envol puisqu’il sort vainqueur par trois fois de la catégorie "comiques". Cette popularité naissante va alors le diriger vers le casting de la série Un gars, une fille, où il va naturellement décrocher le rôle masculin principal. Une moyenne de 7 millions de spectateurs tous les soirs, le 7 d'or de la meilleure émission de divertissement, les rails du succès sont construits, il ne reste plus à Jean qu'à rouler dessus et à affirmer ses dons de comédien au cinéma, qui lui tend les bras.

…DEVIENDRA GRAND

Sa carrière au cinéma démarre donc en 2002 avec le court métrage remarqué A l'abri des regards indiscrets de Ruben Alves et Hugo Gélin, dans lequel Jean, comme de nombreux autres acteurs français populaires ou non, se démène avec un distributeur de billets pour tirer les premiers euros disponibles en ce 1er janvier 2002. Puis il enchaîne sur un assez drôle second rôle très décalé dans la comédie de Gérard Bitton et Michel Munz Ah! si j'étais riche, avant d’obtenir un plus gros rôle dans l’inégale comédie Bienvenue chez les Rozes aux cotés de Carole Bouquet, Lorànt Deutsch et Michel Duchaussoy. Mais déjà Jean se démarque de ses partenaires dans son rôle presque écrit sur mesure d'homme désabusé, registre qu’il cultive assez bien. Son chemin dans la comédie se poursuit immédiatement puisqu’il se retrouve second rôle masculin dans l’agréable Toutes les filles sont folles (Pascale Pouzadoux), où il donne principalement la réplique à Isabelle Nanty, renforçant ainsi tout le bien qu’on pensait déjà de lui depuis ses premières performances scéniques et télévisuelles. Puis coup sur coup, il sort au mois d’avril 2004 deux films où son répertoire est plus qu’étayé. C’est d’abord dans l’excellent Convoyeur (Nicolas Boukhrief) qu’il s’illustre, en interprétant un convoyeur de fonds un peu trop bien sous touts rapports, évoluant dans une société où chacun est un présumé coupable de braquage de fourgon blindé. Tour à tour sobre, gentil, drôle et inquiétant, Dujardin étale plus que jamais tout un panel d’émotions et de jeux que l’on ne faisait que soupçonner jusqu’alors et qui prouve qu’il fait partie de ces fameux acteurs comiques capables du meilleur dans des registres opposés aux leurs, comme l’ont déjà démontré en France Coluche ou Albert Dupontel (avec qui il partage d’ailleurs l’affiche de ce film). Puis vient l’assez pauvre Mariages! (Valérie Guignabodet), où chacune de ses apparitions fait, malgré tout, mouche, tant le rôle du pote vanneur et cynique, complètement désabusé, lui sied à merveille.

BRICE, VALENTIN, HUBERT ET LES AUTRES…

Après de petites apparitions dans Les Dalton (Philippe Haïm) et La Vie de Michel Muller est plus belle que la vôtre (Michel Muller), c'est avec la déferlante Brice de Nice qu’il rafle la mise. Avec ce film-événement, à la fois absurde et loufoque, il a su faire rire une bonne partie de la France (plus de 4 millions de spectateurs) en incarnant cet éternel adolescent un peu vrillé. Désormais seul en tête d’affiche, il peut prétendre au podium de nouvelle star comique du grand écran et incarner cette relève qui tardait sérieusement à se faire attendre. Et comme l’aventure Dujardin est loin d’être terminée, deux autres films succèdent au surfeur niçois: L’Amour aux trousses (Philippe de Chauveron), comédie policière dans laquelle Jean partage l’affiche avec Pascal Elbé, et Il ne faut jurer de rien! (Eric Civanyan), où il se retrouve aux côtés de Gérard Jugnot et de Mélanie Doutey. Malheureusement, les deux films passent quasiment inaperçus (le premier est un échec cinglant et le second obtient un succès fort relatif). Mais avec OSS117 - Le Caire: nid d’espion, Dujardin revient sur les devants de la scène, plus fort que jamais, avec un personnage de gentil con très haut en couleurs, qui n’a pas fini de faire parler de lui. De là à affirmer qu’après Brice, Hubert Bonisseur de la Bath est le nouveau héros de l’année, il n’y a qu’un pas que l’on peut oser franchir sans trop de risque. Et, en cette année 2007, l'affiche est elle aussi plus que prometteuse, puisque Jean y incarne là encore deux héros fort atypiques. Tout d'abord on le retrouve dans Contre-enquête, de Franck Mancuso, où la barbe et le sort qui lui sont réservés ont vite fait de le tirer vers quelque chose de nouveau qui lui permet de peaufiner son registre dramatique. Mais aujourd'hui on le retrouve dans 99 F, adaptation par Jan Kounen du roman culte de Frédéric Beigbeder. Il y incarne Octave, un jeune créatif d’une agence de pub parisienne, fortement blasé par le paraître de son métier et qui va tout mettre en œuvre pour se faire licencier. Nouveau choc d'interprétation, Dujardin parvient à devenir en quelques plans seulement l'incarnation parfaite de ce fils de pub aux traits exagérés mais trop vrai pour être inventé. Le pari de figurer dans ces deux films hors normes, mais au pitch couillu, démontre que Jean ne cède pas aux sirènes de la facilité. Espérons seulement qu'elles ne le feront pas trébucher sur son petit bonhomme de chemin.

par Christophe Chenallet

En savoir plus

2007 99 francs 2007 Contre-enquête 2006 Oss 117 Le Caire: Nid d'espions 2005 Il ne faut jurer de rien! 2005 L’Amour aux trousses 2005 Brice de Nice 2004 Mariages! 2004 Le Convoyeur 2003 Bienvenue chez les Rozes 2003 Toutes les filles sont folles 2002 Ah! Si j'étais riche 1999-2003 Un gars, une fille (TV)

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