Ma mère

Ma mère
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Ma mère
France, 2004
De Christophe Honoré
Scénario : Christophe Honoré
Avec : Louis Garrel, Isabelle Huppert, Emma de Caunes
Durée : 1h50
Sortie : 19/05/2004

Pierre, 17 ans, est initié à l’art de la débauche par sa propre mère, Hélène.

UNE PRESENCE AMBIGUË, UNE PRESENCE INCONNUE

Il y a deux ans, le critique et écrivain Christophe Honoré avait laissé apparaître quelques promesses avec 17 fois Cécile Cassard, un premier film très soigné d’un point de vue plastique, compensant ainsi les lacunes d’un scénario original que l’on pouvait attribuer aux tâtonnements du quasi débutant. Ma mère s’attaque à une autre tâche, celle de l’adaptation – en l’occurrence d’une œuvre qui sent le souffre, signée par Georges Bataille. Force est de constater que ladite œuvre a bien mal vieilli, ou s’accommode fort peu de la remise au goût du jour façon Honoré. Bataille dans le décor de 2004 tient principalement du fantasme bourgeois un peu élimé, aux enchaînements "Jacques a dit", rappelant les plus mauvais moments du funeste Anatomie de l’enfer. Mais plus encore que le fond, c’est la forme qui pêche avec une mise en scène faisant la fête aux zooms hasardeux et aux tremblements permanents. Ma mère ne se relève pas de certaines maladresses assassines (les improbables récitations d’un Bataille relu sur le sable, avec l’Adagio de Barber en fond sonore, la séquence finale et son cut abrupt, fier de son petit effet) qui font virer le film au grand guignol tragiquement rigolard. Derniers remparts, les acteurs semblent tous perdus dans une même vase, d’une Huppert rigide à un Louis Garrel aussi inexistant que chez Bertolucci. Reste une Emma de Caunes amenée n’importe comment, d’abord appelée de son vrai prénom par un Louis Garrel qui semble avoir la tête ailleurs - comme un symbole du je m’en foustisme ambiant, un drapeau déchiré du naufrage absolu.

par Nicolas Bardot

Partenaires