Légende de Parva (La)

Légende de Parva (La)
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Légende de Parva (La)
France, 2003
De Jean Cubaud
Scénario : Vincenzo Cerami
Avec : Isabelle Carré, Irène Jacob, Ludivine Sagnier
Durée : 1h25
Sortie : 12/02/2003

Touchée à sa naissance par une grâce cosmique, Parva ignore le lien qui l’unit au prince Shiva retenu prisonnier par le tyran Malaw. Guidée par l’esprit de sa mère défunte, un sage et un informaticien, Parva suit les traces d’un bébé labrador pourchassé par des inconnus et rejoint l’île mystérieuse de Kiam avec son amie Lula.

SHIVASERIES

A ce degré d’exigence, La Légende de Parva aurait mérité un raccourci immédiat vers les chaînes hertziennes, plutôt que d’aller s’immoler à petit feu dans les salles. Les images parlent d’elles-mêmes, le graphisme laideron est à la hauteur du scénario vaseux: une infamie d’une bêtise effarante qui assommera toutes les tranches d’âge de cinéphiles. Que reste-t-il à sauver d’une telle ineptie? La bouche critique serait tentée de répondre «rien», tant les fondements branlants de l’édifice menacent de s’effondrer à tout moment sur la pauvre Parva. Mal dessiné, mal animé, mal écrit et mal réalisé, l’affreux rejeton de l’animation européenne succède piteusement à l’imparfait mais encourageant Corto Maltese distribué tantôt. Une telle déroute tend à rehausser la valeur qualitative de nos vieilles récréations télévisées. Il est fort à parier que dans une semaine, un mois, une année, La Légende de Parva n’aura de légendaire que sa médiocrité. Périmé avant ouverture, le film redore malgré lui le blason de ses modestes prédécesseurs.

PETITES MISERES

De Jean Cubaud, gloire passée des années 80, on espérait une résurrection plus festive. Réalisateur des séries Clémentine et Moi, Renart, Cubaud n’a pas jugé utile de remettre à jour ses préceptes ancestraux: une mise en scène platement illustrative sans verve ni poésie. Un épisode de Clémentine n’aurait pas à rougir des 85 minutes de La Légende de Parva. Là où le premier bénéficiait de la patience de deux plumes acérées, Gilles Taurand (Alice et Martin, Nettoyage à sec) et Olivier Massart (Les Roseaux sauvages, Déjà mort), le second s’inflige un périple exotique d’une mollesse et d’une incohérence aux frontières de l’absurde. Les assemblages de synthèse assurent un semblant de modernité, les halos de lumière camouflent la laideur des décors. Le bilan n’en reste pas moins désastreux. La post-synchro relève du cas pathologique. Ludivine Sagnier et André Dussollier égayent à peine une distribution prestigieuse, mais peu zélée. Il faudrait alors s’en prendre aux dialogues consternants, mais ce serait assener un dernier coup de bêche sadique à un objet mineur et insignifiant.

par Danielle Chou

En savoir plus

Plus connu pour ses polissonneries que pour ses œuvres enfantines, Maurilio - dit Milo - Manara a collaboré avec deux grands noms du cinéma et de la bande dessinée, Federico Fellini (Voyage à Tulum, Le Voyage de G. Mostorna) et Hugo Pratt (Un Eté indien, El Gaucho). Il publie son premier véritable album en 1976, Le Singe, avec la complicité du scénariste Silverio Pisu. Aux éditions Larousse, il participe à l’illustration de L’Histoire de France, La Découverte du monde ou encore L’Histoire de Chine transposées en bande dessinée.

Créé en 1978 pour la revue mensuelle (A suivre) - aujourd’hui disparue -, le personnage récurrent de Giuseppe Bergman lui vaut une belle notoriété. Pilote voit naître son western Quatre Doigts / L’Homme de papier. L’Echo des savanes accueille ses récits érotiques, dont le best-seller Le Déclic. Parallèlement à ses travaux pour la bande dessinée (Christophe Colomb, Piranèse, la planète prison), Manara signe affiches, illustrations et publicités. On lui doit le story-board de la campagne Chanel, mettant en scène la longiligne Estella Warren (actrice filante aperçue dans La Planète des singes de Tim Burton) en petit chaperon rouge.

Proche collaborateur de Roberto Benigni, Vincenzo Cerami a co-signé le scénario de Pinocchio, La Vie est belle, Johnny Stecchino et du Monstre. Professeur de littérature à Rome, romancier à succès, Cerami a été l’assistant de Pier Paolo Passolini sur le tournage de Le Streghe (court métrage La Terra vista dalla luna). Dans les années 80, il participe à deux scripts de Marco Bellocchio, Les Yeux, la bouche et Salto nel vueto.

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