Berlinale: The Last Summer of the Rich

Berlinale: The Last Summer of the Rich
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Last Summer of the Rich (The)
Der Letzte Sommer der Reichen
Autriche, 2015
De Peter Kern
Avec : Amira Casar
Durée : 1h31
Note FilmDeCulte : ***---
  • Berlinale: The Last Summer of the Rich
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Hanna est l'une des femmes les plus riches et puissantes d'Autriche. Elle paie un tueur à gage pour éliminer son grand-père malade, mais elle tombe amoureuse de la bonne soeur qui veille sur ce dernier.

SPLENDEUR ET MISÈRE

Peut-on faire pitch plus zinzin que celui de The Last Summer of the Rich ? Mélange de romance lesbienne, de sexualité SM, de capitalisme et de politique, ce film autrichien semble avoir été créé pour illustrer le mot décadence. Il y a, dans cette peinture d'une société perverse jusqu'au crime, comme un écho des derniers films de Werner Schroeter: un mélange pompier de théâtre exacerbé, de métaphores et des joyeux sacrilèges. "Il faudrait jeter tous les nègres à la mer", admet-on en guise d'analyse sociale, entre deux souvenirs nostalgiques d'Hitler. On l'a bien compris : dans les soirées chics des notables de la ville, sous les chapeaux à plumes, les cœurs sont pourris par l'avidité et la corruption. Si une naïve créature souhaite faire son entrée dans cette société, c'est au péril de son innocence, au sens très littéral du terme.

Pas franchement subtile, souvent en équilibre entre le bon et le mauvais coté de la caricature (on baise violemment sur de la musique classique), la farce est bien appuyée mais elle conserve néanmoins sa dose de mystère, de grotesque. Ce qui lui donne un peu de panache, c'est d'ailleurs son outrance queer. Le film n'est pas dupe des clichés qu'il utilise, et chaque personnage est un pantin, une poupée habillée d'un second degré acide. Au milieu d'un casting en forme de best-of du cinéma indé autrichien (Margarete Tiesel, Daniel Hoesl), Amira Casar accepte d'être la meilleure de ces poupées, et hérite d'un rôle impossible et flamboyant de über-cold bitch en total look noir cuir et vinyle. Totalement à l'aise avec la langue allemande, elle est également très crédible dans des scènes qui auraient de quoi faire rêver plus d'une actrice : Hanna/Amira lèche du champagne sur des nichons, se fait pisser dans la bouche, viole une ado avec un godemiché... Comme souvent avec le cinéma autrichien: une fois passée l'impression d'être secoué de partout, il n'est pas interdit de rire de ce qu'on voit.

par Gregory Coutaut

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