Jay and Silent Bob reboot

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Jay et Silent Bob retournent à Hollywood pour empêcher la production d’un reboot du film de super-héros Bluntman et Chronic.

LE PIRE CONTRE-ATTAQUE

Rendons-nous à l’évidence, ça fait quand même quelques années que Kevin Smith est à la ramasse, qu’il n’est plus que l’ombre de lui-même et qu’il enchaîne les daubes comme Top cops, Tusk, Yoga hosers ou des épisodes inconséquents de séries comme Flash ou Supergirl sans se remettre en question. Dur de voir les héros d’antan tenter de rester dans la course et garder leur superbe alors qu’ils plongent indéniablement vers l’enfer de l’hasbeenat. Et soyons honnêtes, ce n’est pas avec ce reboot de Jay & Silent Bob contre-attaquent, que même les fans les plus endurcis n’attendaient pas, que le bonhomme va se refaire une santé et une réputation. Parce que non seulement s’attaquer à une relecture de son film le plus faiblard de l’époque (le revoir aujourd’hui est presqu’une souffrance) n’était clairement pas une bonne idée mais aussi parce qu’à travers cette “relance“ du Viewaskewniverse (univers qui comprend Clerks, Mallrats, Méprise multiple, Dogma ou encore Clerks 2) on a l’impression d’assister à un film de vieux qui se croit encore jeune, à une œuvre qui se croit cool alors qu’elle n’a plus la folie ni la fraicheur des débuts et ne fait que recycler les délires d’un mec qui n’a pas su correctement négocier le virage des années 2010 et évoluer avec son temps. Le constat est cruel. Reprenant peu ou prou la même intrique que l’opus original Jay & Silent Bob reboot recycle donc les éternelles blagues de cul et scatologiques lourdes, les obligatoires gags à base de weed, les nombreuses références à Star Wars, des ponctuations à la Scooby-Doo, etc. C’est sûr on est en terrain connu mais rien ne semble évoluer. Et ce n’est pas la petite diatribe sur le système Hollywoodien qui n’a plus d’idée et qui tourne en rond à force de relectures et autres remakes qui fera avancer les choses tant il ne fait qu’enfoncer des portes déjà bien ouvertes depuis longtemps. Puis même s’il est plaisant de voir que le réalisateur de Red State a sorti le carnet d’adresses et a convoqué la plupart de ses vieux potes (Matt Damon, Justin Long, Jason Lee, Shannon Elisabeth, Rosario Dawson, Ben Affleck, Joey Lauren Adams, James Van Der Beek, Jason Biggs, le cast de Clerks, etc.) plus quelques nouveaux (Val Kimer, Chris Hemsworth) tous venus faire une panouille histoire d’aider le poto à monter son projet, on doit quand même se farcir un cameo de sa femme (pas trop grave vu que le rôle reste un clin d’œil) et surtout une partition de son horripilante gamine qu’il nous refourgue dès qu’il le peut en en faisant cette fois-ci l’héritière des deux débiles du titre pour d’éventuelles séquelles dont on ne veut pourtant absolument pas entendre parler. Bref, après tant d’efforts vains il n’y a plus qu’à attendre l’arlésienne Clerks 3 (enfin quand il aura fini de faire mumuse avec ses super-héros télé et qu’il aura lancé la production de la série Sam et Twitch d’après les personnages de Todd McFarlane) pour savoir si on peut encore espérer quelque chose du bonhomme ou si on doit définitivement fermer le cercueil de son talent et faire notre deuil d’un des piliers du ciné indé des 90s. Mais une chose est sûre, si Smith voulait nous pondre un trip nostalgique et un peu frondeur on n’aura finalement eu droit qu’à une farce inoffensive tout droit sortie d’une autre époque pour quarantenaires en mal de repères…

par Christophe Chenallet

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