Halloween 2

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Halloween 2
H2: The Devil Walks Among Us
États-Unis, 2009
De Rob Zombie
Scénario : Rob Zombie
Avec : Brad Dourif, Tyler Mane, Malcolm McDowell, Sheri Moon, Scout Taylor-Compton
Photo : Brandon Trost
Musique : Tyler Bates
Durée : 1h30
Note FilmDeCulte : ***---
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Haddonfield, Illinois. Alors que Laurie Strode, traumatisée par sa récente rencontre avec son frère, est conduite à l’hôpital, Michael Myers poursuit sa traque. Plus sauvage et terrifiante que jamais, son épopée sanglante ne fait que commencer...

H2 JET2

Il avait pourtant juré qu'on ne le reverrait pas de sitôt s'acoquiner avec l'apôtre Myers, son expérience précédente ne lui ayant pas laissé que de bons souvenirs (et retours). Mais on le sait désormais, un Zombie peut en cacher un autre et c'est la tête haute et le torse bombé que l'ami Rob vient nous présenter la séquelle de sa relecture du mythe Halloween . Après avoir erré pendant un an comme un clodo à travers champs et prairies, Michael retrouve donc le chemin de la maison et rentre au bercail pour terminer son œuvre: Haddonfield n’a qu’a bien se tenir, The Shape est de retour ! Suite directe de son Halloween et non un remake du Halloween 2 de Rick Rosenthal, Rob Zombie termine donc son appropriation du plus grand des boogeymen en pénétrant encore plus profondément dans la tête du tueur, ce qui présente un avantage énorme: celui de ne pas être une simple et vulgaire redite du film original (même si on fait un petit passage par la case hôpital) mais la suite frontale et concrète de sa vision (on pourrait même dire que le film aurait pu/du s'appeler Halloween 1.5 tant ce nouvel opus semble indissociable de son aîné). Un choix logique mais on ne peut plus risqué tant sa relecture du film de John Carpenter à été mal reçue (perçue?). Mais Rob et Michael sont un binôme qui semble fait pour co-exister, quitte à en défriser plus d'un. Et c'est ainsi que débarque cet Halloween 2 avec cette reconquête totale du croquemitaine qu’il cherchait de près dans le premier volet, qu'il fini de réinventer et qui termine de ressusciter (ou saboter c'est selon) la mythologie.

L’HOMME AU MASQUE DE PLASTIQUE

Brutal. C'est peut-être le premier adjectif qui vient à l'esprit lorsqu'on visionne cet Halloween 2. Car Myers et Zombie ne font pas dans la demi-mesure. Et dans la mode du genre aseptisé, ca fait un bien fou de regarder une vraie vision qui n'a pas peur d'aller au bout de ses ambitions et des coups de lame sans pour autant chercher la surenchère graphique malhabile et gratuite. D'autant qu'ici, Zombie ne cherche pas à jouer avec la peur et le sursaut du spectateur mais à le mettre mal à l'aise. Retour donc de l'univers craspec dans cette Amérique so white trash qu'il aime tant torturer et triturer de l'intérieur, auquel il ajoute son imagerie gothico-grotesque qu’il trimballe depuis ses premiers clips et qui dénote complètement avec celle connue du tueur. On appelle ca jouer avec le feu! Mais vous l'aurez compris, rien ici n'est fait gratuitement, et grâce à ses fantaisies visuelle, le réalisateur de La Maison des 1000 morts et de The Devil's rejects met en images ce qui se passe dans la tête et les tripes de son monolithe de héros, Myers étant définitivement guidé par les voix de sa mère et de sa conscience enfantine. Une chose est sûre : on ne peut pas dire que l'ex leader de White zombie se contente de peu. Du coup, il en profite même pour en rajouter une couche et fait aussi de Laurie un vrai cas de psychanalyse puisqu'elle même a désormais attaqué son délabrement psychologique suite au meurtre de quasiment tous ses proches dans le premier volet et qu'il nous la laisse en fin de parcours dans un état d’esprit encore plus marbré que celui son grand frère. Et si on compte sur un Dr Loomis encore plus "enfoiré" que précédemment pour monter le niveau, c'est sûr qu'avec un tel triangle de tarés on se trouve à 1000 lieues de tout manichéisme. Et tout ça pour quoi finalement? Pour que Zombie se retrouve au même point qu'avant et que son orientation finisse de rallier ses fans hardcore à sa cause en risquant une nouvelle fois de d'être dénigrée par les aficionados du matériau d’origine ne supportant pas que la légende soit ainsi égratignée. Et à ce niveau-là il n'y a toujours pas de gagnant mais quand même deux films sacrément personnels qu'il serait toutefois dommage d'ignorer.

par Christophe Chenallet

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