Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire (Les)

Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire (Les)
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Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire (Les)
Lemony Snicket’s A Series of Unfortunate Events
États-Unis, 2004
De Brad Silberling
Scénario : Robert Gordon
Avec : Liam Aiken, Emily Browning, Jim Carrey, Billy Connolly, Timothy Spall, Meryl Streep
Durée : 1h48
Sortie : 22/12/2004
Note FilmDeCulte : ****--

Lorsque leur demeure est incendiée, les enfants Baudelaire se retrouvent orphelins et sont placés auprès de leur comte Olaf, un parent éloigné excentrique qui n’en veut qu’à leur héritage.

SPLEEN SCREEN

L’arrivée simultanée fin 2001 des premiers épisodes des sagas Le Seigneur des Anneaux et Harry Potter a lancé toute une vague de film adaptés d’œuvres littéraires, plus ou moins destinées aux enfants, du Pôle Express à Eragon en passant par Les Chroniques de Narnia, les franchises potentielles étant évidemment favorisées. La série en treize volumes (dont onze déjà parus) signée Lemony Snicket (pseudonyme de l’auteur Daniel Handler) relatant ces Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire, se démarque notamment par son univers particulier au parfum d’antan mais pourtant contemporain. Située dans un monde qui n’est pas le notre, la création de Snicket, revisitée par le réalisateur Brad Silberling, renvoie à Tim Burton (au travers d’un mélange séduisant de Beetlejuice et Edward aux mains d’argent), ou bien encore à La Famille Addams version cinéma (pas étonnant que Barry Sonnenfeld fusse initialement engagé). Les paysages embrumés et la dominante chromatique sépia confèrent au film une mélancolie assez particulière, qui n’est pas sans rappeler ce que Silberling avait insufflé à son Casper (pourtant adapté d’un dessin animé au héros niais) ou tenté de faire sur La Cité des anges (remake sirupeux des Ailes du désir). Le récit évoque plusieurs fois la perte d’êtres chers comme une expérience incompréhensible tant qu’on ne l’a pas vécue. Un thème qui aura attiré le cinéaste qui signait en 2002 l’autobiographique Moonlight Mile (inédit en France), inspiré de sa propre histoire (le meurtre en 1989 de sa compagne Rebecca Schaeffer).

FORGOTTEN SILBERLING

Le film témoigne donc d’un certain vague à l’âme qu’on aurait aimé plus développé mais qui a été malheureusement sacrifié à la dimension inévitablement commerciale de l’entreprise. Il faut rentabiliser les 125 millions de dollars de budget et c’est ici qu’intervient Jim Carrey. Plutôt bien casté (autrement dit lâché dans un rôle qui permettra un jeu en roue libre plus ou moins mesuré), le comédien parasite cependant l’atmosphère morose du métrage. De plus, avec sa structure en montagnes russes (d’une scène à l’autre, sans véritable liant, comme une succession d’attractions diverses), l’histoire ne bénéficie pas d’un scénario à la hauteur de son univers et de sa technique. En effet, Silberling s’est entouré des meilleurs, du chef opérateur Emmanuel Lubezki (Sleepy Hollow, Ali) à Michael Kahn (monteur de Steven Spielberg depuis Rencontres du troisième type), en passant par Kevin Yagher (le créateur de Chucky, la poupée de sang) aux maquillages, sans oublier les acteurs (des remarquables orphelins Liam Aiken et Emily Browning, aperçus respectivement dans Les Sentiers de la perdition et Le Vaisseau de l’angoisse, aux seconds rôles comme Meryl Streep ou Jude Law en narrateur). On est légèrement frustré de ne pas voir l’ambition de l’auteur original et du réalisateur mieux servis et l’on se dit que Silberling aurait été idéal pour adapter les aventures d’Harry Potter (pour lesquelles il était candidat).

par Robert Hospyan

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