Meryl Streep

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Actrice
États-Unis
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Bette Davis envoya un jour une lettre à Meryl Streep où elle voyait en elle son héritière. Katharine Hepburn, détentrice du record aux Oscars, ne l’aimait pas, elle ne la trouvait pas sincère. Vingt ans plus tard, retour de l’ascenseur quand Meryl prend la pôle position avec une nomination aux Oscars de plus que la légende d’Hollywood. Elle n’est pas surdouée, elle est juste géniale.

(PRESQUE) TOUT DANS LA TÊTE

"Il y a des jours où je pense que je suis vraiment surestimée, mais pas aujourd’hui", dit-elle en riant lors des Emmy Awards en 2003, alors qu’on lui décerne le prix de la meilleure actrice pour la mini-série Angels in America. Forcément, mais c’est la meilleure élève d’Hollywood. Et les premiers de la classe récoltent toujours des brouettes de bons points, c’est bien connu. A ce jeu-là, Meryl ne connaît pas de maître depuis trente ans qu’elle brille inexorablement au panthéon des actrices américaines. Tout commence dans son New Jersey natal, avec une scolarité en béton alors qu’elle fréquente le très prestigieux lycée Vassar – progénitures de pipoles, de politiciens et de yuppies de Manhattan – où elle découvre l’art dramatique. Cette révélation l’écarte vite de son idéal premier, celui de cantatrice, qu’elle oubliera pour se consacrer à la scène sans réserve. Son parcours à Yale est une initiation en profondeur qui lui donne un sens de l’identité propre, notion capitale car elle fonde sa conception d’approche en quintessence d’un personnage, et lui permettra d’incarner des rôles incroyablement variés. Sa réputation de pouvoir assimiler à la perfection n’importe quel accent (paysanne, bourgeoise, juive, italienne) en est la plus probante illustration. Ce talent ébouriffant et sa discipline de fer lui donnent d’emblée le pedigree d’une actrice sérieuse, soit le sésame le plus convoité dans l’Hollywood tendance intello de la fin des années 70. Et là, plus rien ne l’arrête.

SEULE SUR LA PISTE EN OR

Une apparition saisissante dans un flash-back de Julia (1977) fait immédiatement connaître son visage aux grands studios. Cimino veut l’engager pour Voyage au bout de l’enfer (1978), qu’elle ne tourne que pour soutenir son compagnon John Cazale atteint d’un cancer. Sa composition lui vaut pourtant une première nomination aux Oscars comme second rôle. Statuette qu’elle gagne pour le culte Kramer contre Kramer (1979), une affaire de divorce qui l’oppose à Dustin Hoffman. La décennie suivante est un coffre rempli de lingots d’or pour cette blonde à la beauté atypique et solennelle qui cultive comme un sacerdoce la méthode Stanislasky à laquelle elle restera toujours fidèle. Successivement héroïne victorienne dans La Maîtresse du Lieutenant français, émigrée polonaise à New York dans Le Choix de Sophie (1982) – avec apprentissage du polonais, de l’allemand et un second Oscar (meilleure actrice cette fois) à la clé -, employée contestataire et martyre dans Le Mystère Silkwood (1983), la consécration auprès du public et à la postérité vient en 1985 avec son interprétation de Karen Blixen, une baronne "exilée" au Kenya qui tombe amoureuse d’un chasseur aventurier et libertaire. Out of Africa, symbole du grand film d’amour romantique, est un jalon inégalable dans sa carrière. Ce classique instantané lui donne accès aux meilleurs scénarios et castings de la place, alors que Nicholson et De Niro sont des partenaires quasi réguliers. Entre 1984 et 1990, elle remporte six fois le titre d’actrice préférée du public.

ACTING QUEEN

Pour autant, quand certaines pourraient jouer les blasées de service et pouponner pour se mettre au vert, Meryl Streep ne cesse de se lancer de nouveaux défis avec comme credo de rester au sommet de l’excellence. Virage à 180° pourtant quand elle signe pour La Mort vous va si bien (1992), une comédie fantastique et acérée commise par Robert Zemeckis. 150 millions de recettes mondiales, tout le monde est d’accord, elle sait vraiment tout faire. En 1994, c’est une rafteuse en péril dans La Rivière sauvage puis, dix ans après Out of Africa, elle renoue avec les amours échevelées et impossibles pour Clint Eastwood dans Sur la route de Madison, où elle fait fondre l’écran et les cœurs en mama du Midwest qui s’éprend d’un photographe vieillissant mais charmeur. La fin des années 90 est une suite sans surprise de rôles où il est écrit à chaque fois Oscar en filigrane : La Musique de mon Cœur, Contre-Jour, Simples Secrets. Mais le renouveau arrive avec Adaptation et The Hours en 2002, deux films atypiques et à l’ambition arty, deux rôles en or pour l’actrice aux mille visages. Dans Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire, en tante fofolle et chamarrée, ou en marâtre manipulatrice dans le remake d’Un crime dans la tête, elle éclipse systématiquement ses partenaires. Adapté en 2006 du best-seller mondial, Le Diable s’habille en Prada est donc du cousu main pour elle, quand d’un seul lever de sourcils ignominieux elle réussit à construire le personnage de Miranda Priestly. The Last Show, dernier film d’Altman, à la fois bancal mais chaleureux, résonne comme un hommage à sa vocation première, puisqu’elle y incarne une chanteuse, avant de retourner dans une veine plus sombre avec deux drames mineurs : Détention Secrète et Lions et Agneaux, films bien en dessous de ses capacités. En 2008, Mamma Mia, comédie musicale abbaesque, est un énorme succès qui la réconcilie avec le box office et une silhouette juvénile. Avec une dizaine de projets dans la poche, Meryl reste l’une des actrices les plus occupées d’Hollywood, et finalement, aussi prometteuse qu’il y a trente ans. Elles en sont toutes jalouses.

par Grégory Bringand-Dedrumel

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