Dario Argento's Dracula

Dario Argento's Dracula
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Dario Argento's Dracula
Italie, 2012
De Dario Argento
Scénario : Dario Argento
Avec : Asia Argento, Rutger Hauer, Thomas Kretschmann
Photo : Luciano Tovoli
Durée : 1h46
Sortie : 27/11/2013
Note FilmDeCulte : **----
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Transylvanie, 1893. Jonathan Harker, jeune bibliothécaire, arrive dans le village de Passo Borgo afin de travailler pour le Comte Dracula, un noble du lieu. Confronté à la personnalité mystérieuse de son hôte, Jonathan ne tarde pas à découvrir la vraie nature du Comte et le danger qu’il représente, notamment pour sa femme, Mina. Alors que les morts violentes s’accumulent, seul Abraham Van Helsing, qui a déjà croisé la route de Dracula, semble à même de pouvoir l’empêcher de poursuivre son sinistre dessein.

MORT ET HEUREUX DE L’ÊTRE?

Rappeler que la carrière de Dario Argento est en roue libre depuis de nombreuses années est un doux euphémisme. Celui qui régna en maitre sur le giallo et le fantastique transalpin n’est plus que l’ombre de lui-même, laissant ses nombreux fans un peu plus navrés et désespérés avec chaque nouvelle livraison cinématographique catastrophique : Mother of Tears, The Card Player, Giallo… certains de ces films trouvent leurs défenseurs mais le vrai retour du maitre aux affaires se faisait plus qu’attendre. Mettons fin au suspense, ce n’est peut-être pas encore pour aujourd’hui. Mais ce Dracula (ou Dracula 3D, ou Dario Argento Dracula, on s’y perd un peu) n’est pas entièrement à jeter à la poubelle pour autant. Lors de la conférence de presse du festival, Thierry Frémaux avait expliqué cette surprenante sélection en ces termes: « les grands cinéastes ne meurent jamais ». On n’aurait sans doute pas pardonné à un cinéaste débutant toute la naïveté que l’on trouve dans ce Dracula mais Dario partait de loin. Il n’est peut-être pas ressuscité ; mais au moins donne- t-il un signe de vie plus stimulant que toutes ces dernières années.

Et pourtant il y a en a des défauts dans ce film. On dirait à première vue que Dario ne dirige plus rien, et surtout pas ses acteurs. Après le récent Mother of Tears où elle est impayable, Asia Argento prouve qu’elle n’est paradoxalement jamais aussi mauvaise que devant la caméra de son père. L’acteur jouant Dracula laisse dubitatif (pour rester poli), Rutger Hauer s’en sort mieux mais il est entouré d’un reste de casting composé de greluches parodiques. Les images flamboyantes et cauchemardesques des chefs d’œuvres des années 70 semblent à des années-lumières, les rares scènes de mise à mort étant ici au mieux confuses, au pire grotesques. Et pourtant, il y a décidément quelque chose qui tient la route là-dedans. A commencer par un coté old school assez bienvenu. Argento rend en effet hommage à l’horreur gothique de la Hammer (leur version de Dracula était d’ailleurs sa référence), avec brume dans le cimetière, animaux empaillés tapis dans l’ombre et orgue inquiétant sorti de nulle part (sauf peut-être de la maison hantée de Disneyland). Le coté cheap de l’ensemble rappelle parfois l’humble poésie des films de Jean Rollin. Etait-ce voulu ? Probablement pas. Est-ce une mauvaise chose pour autant ? Pas du tout.

A cela il faut tout de même ajouter des nunuches qui cherchent la première occasion venue pour se foutre à poil de manière complètement gratuite. Des gros nichons en veux-tu en voilà, qui confèrent étrangement un côté slasher 80’s peut-être involontaire à l’ensemble. Et surtout des effets spéciaux parfois catastrophiques, qui donnent parfois l’impression de voir une bande démo inachevée. Dracula 3D est un film qui fonctionne sans doute mieux au second degré qu’au premier, mais qui reste dans tous les cas très divertissant (rires fournis et inévitables même en salle de presse). Et puis la 3D est très bien faite. Pas forcément utile mais pour le coup assez fluide et élégante. Même si on se serait parfois plus cru dans la cour des Miracles des nanars du Marché du Film qu'en sélection officielle sur la Croisette, cette sélection en séance de minuit a été l’occasion pour le festival de montrer qu’il n’est pas fermé au genre fantastique, de rendre hommage à Dario mais pas seulement (cela avait déjà été fait il y a cinq ans avec la présentation de Suspiria). C’était surtout l’occasion de célébrer ce qui ressemble quand même bien un début de remontage de pente. Cela a été annoncé maintes fois mais cette fois-ci, on a envie d'y croire d’avantage

par Gregory Coutaut

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