Cowboys & envahisseurs

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Cowboys & envahisseurs
Cowboys and Aliens
États-Unis, 2010
De Jon Favreau
Scénario : Alex Kurtzman, Roberto Orci
Avec : Daniel Craig, Paul Dano, Harrison Ford, Sam Rockwell, Olivia Williams
Photo : Matthew Libatique
Musique : Harry Gregson-Williams
Sortie : 24/08/2011
Note FilmDeCulte : ***---
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Arizona, 1873. Un homme qui a perdu tout souvenir de son passé se retrouve à Absolution, petite ville austère perdue en plein désert. Le seul indice relatif à son histoire est un mystérieux bracelet qui enserre son poignet. Alors que la ville est sous l’emprise du terrible colonel Dolarhyde, les habitants d’Absolution vont être confrontés à une menace bien plus inquiétante, venue d’ailleurs...

LA PRISONNIERE DE L'ESPACE

Résumé en un titre des plus évocateurs, le concept du film avait de quoi allécher ou faire ricaner. Et si l'approche au premier degré de ce postulat de départ parvient à donner naissance à un film en rien ridicule, Cowboys & Envahisseurs demeure un essai pas totalement transformé. La faute à un scénario qui ne dépasse jamais réellement son pitch, même s'il exploite plutôt sympathiquement les codes des deux genres, et qui s'avère trop basique dans l'intrigue, parfois facile dans l'écriture et pas assez fouillé pour les personnages. Le faux anti-héros incarné par Daniel Craig s'impose évidemment comme le meilleur. Au cœur de l'histoire, l'acteur campe un héros badass qui convoque le charisme de l'Homme Sans Nom à la Clint Eastwood et le physique de Steve McQueen dont l'aura de cow-boy sans passé représente un bon exemple du mariage du western et du film d'extra-terrestre : il se réveille amnésique, dans la plus pure tradition du kidnapping par les aliens, mais cela lui confère du coup un côté mystérieux commun à nombre de pistoleros iconiques. D'ailleurs, globalement tout ce qui tient du western, largement majoritaire, est très bien rendu, et le film n'est jamais aussi bon que lorsqu'il unit timidement le western à la SF, comme dans l'excellent premier contact nocturne entre les deux civilisations. Les autres face-à-face sont assez convaincants également, comme avec l'excellent décor du bateau, mais le climax déçoit par sa relative simplicité et son côté anonyme, l'aspect western disparaissant alors presque totalement.

DANS LE DÉSERT, PERSONNE NE VOUS ENTEND CRIER

La partie SF aurait sans doute mérité d'être plus approfondie. En l'état, tout ce qui touche aux aliens reste assez pauvre. Absence d'une mythologie un tantinet intéressante, motivations plus simplistes que le plus fonctionnel des McGuffin, personnification dénuée de nuance... Reste un design pas trop mal dans ses détails (yeux amphibiens, la paire de bras qui sort du torse, etc.) même si pas franchement novateur. Que les aliens soient réduits à l'état d'ennemi un peu anonyme, cela n'est pas aussi dérangeant que pour les cow-boys qui eux semblent vraiment réduits à des archétypes. Le surcalibrage du script cherche à donner une sorte de mini-arc à chacun (le gamin avec son couteau, Doc avec son tir) mais le traitement est bien trop superficiel pour que leur aboutissement paie. La palme revient au personnage d'Harrison Ford qui n'est pas inintéressant mais s'avère bien trop en retrait tout le long. Il semble presque trop célèbre pour le rôle. Du coup, l'arc narratif qui lui est attribué paraît à peine esquissé et le temps d'écran consacré à cette intrigue est trop anémique pour que l'émotion finale fasse effet. On peut en dire autant du personnage d'Olivia Wilde, assez prévisible, et dont le sort sonne creux. En fin de compte, c'est dommage parce que Cowboys & Envahisseurs est vraiment agréable à regarder. Le premier acte propose un bon crescendo, et les bases exposées sont prometteuses, mais la suite alterne entre scènes d'action divertissantes et scènes de dialogues plus banales, évacuant certains conflits pourtant clés a priori (de tout le film, Craig et Ford se disent...3 phrases?). La mise en scène de Favreau et la photo de Libatique sont plutôt classes d'ailleurs, comme en témoigne la géniale première séquence, mais le script, malgré ses cinq scénaristes, est digne d'un premier jet : de bonnes fondations mais pas assez de travail sur le bâtiment. Du coup, le film se réduit à une série B efficace par moments mais par trop limitée.

par Robert Hospyan

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