Cold in July

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Cold in July
États-Unis, 2014
De Jim Mickle
Durée : 1h40
Sortie : 31/12/2014
Note FilmDeCulte : ***---
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1989. Texas. Une nuit, Richard Dane abat un homme qui vient de pénétrer dans sa maison. Alors qu’il est considéré comme un héros par les habitants de sa petite ville, Richard Dane est malgré lui entraîné dans un monde de corruption et de violence.

A L’ANCIENNE

Avec ses précédents longs métrages Stake Land et We Are What We Are, Jim Mickle s’était imposé comme l’un des noms les plus prometteurs du cinéma fantastique. En véritable auteur, il parvenait à insuffler un réalisme et un sérieux rares à ses histoires de vampires ou cannibales, car il y avait quelque chose de très adulte dans sa manière d’aborder le genre : une mise en scène qui évite tout effet facile, des scénarios qui savent créer de vrais personnages, une direction d’acteur à chaque fois remarquable, et surtout un climat toujours bien particulier. En passant du fantastique au film policier avec Cold in July, Mickle aurait pu bouleverser ses recettes. A première vue, il semble n’en être rien, tant on retrouve ici l’ambiance à la fois poisseuse et vintage de ses précédentes œuvres. Les forêts spectrales et hivernales du nord-est laissent ici à la place à un Texas très dirty south, mais la même menace pèse : celle de la solitude forcée de celui qui sait qu’il ne peut faire confiance à presque personne.

Tout semble vintage dans Cold in July, dont l’action se déroule d’ailleurs il y a une vingtaine d’années : les looks et les voitures bien sûr, mais aussi le casting (Don Johnson, charismatique), la bande originale et même l’image. Une reconstitution amusée qui menace souvent de virer à l’ironie cool assez vaine, à la simple citation stérile. Et c’est bien là la déception du film, qui parait parfois dès lors étonnamment creux et superficiel. La faute à un Michael C.Hall surpris plus d’une fois en plein surjeu, et donc (in)volontairement comique ? L’origine de la déconvenue se trouve probablement plutôt dans l’envie flagrante de Mickle de « faire comme », de rendre hommage aux séries B policières des années 80, là où ses films d’horreurs réalistes ne ressemblaient finalement qu’à eux-mêmes. S’ils font effet un moment, les ruptures de ton, les rebondissements et les changements de registres ne parviennent finalement ni à relancer un rythme souvent trop lent, ni à rendre authentique (et donc véritablement émouvante ou angoissante) cette histoire d’innocent devant faire justice lui-même. Et pourtant Cold in July est loin d’être sans humour ou efficacité. S’il manque de nerf, il peut même paradoxalement permettre à Mickle de gagner un public plus large qu’auparavant.

par Gregory Coutaut

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