Festival de Gérardmer: Cold Skin

Festival de Gérardmer: Cold Skin
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Cold Skin
France, 2017
De Xavier Gens
Durée : 1h45
Note FilmDeCulte : ****--
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Au lendemain de la Grande Guerre, un officier météorologique de l’armée est envoyé sur une île isolée en Antarctique, dont le seul habitant est un vieux gardien de phare russe. La nuit venue, ils sont attaqués par des mystérieuses créatures marines.

LA POSSIBILITÉ D’UNE ILE

On avait laissé Xavier Gens il y a quelques années sur le peu fameux The Divide, en se disant que le bonhomme était peut-être passé à côté de son sujet. Deux longs métrages inédits plus tard (Les Authentiques et Crucifixion), le voilà qui re-pointe le bout de son nez avec ce Cold Skin dont très peu avaient entendu parler et qu'on découvre sans a priori. Cette fois-ci, le réalisateur de Frontières et Hitman a traversé les Pyrénées (pour atterrir plus précisément aux Canaries, là ou Thierry Poiraud a déjà shooté une partie de son Alone et Lucile Hadzihalilovic son Evolution) pour adapter «La Peau froide» de l’écrivain catalan Albert Sánchez Piñol.

Si le grand écart avec ses films passés est plutôt visible, ce qui marque surtout en découvrant donc ce Cold skin, c’est l’étonnante maturité avec laquelle il embrasse son sujet ainsi que la poésie et le romantisme qu’il arrive à insuffler à ses images. Entendons-nous bien, si Gens n’arrive pas encore à l’état de grâce des plus belles réalisations d’un Guillermo Del Toro, il emprunte tout de même à ce dernier une proposition de genre différente (et pas seulement à cause du design des créatures qu’on pourrait prendre pour des cousins d’Abe Sapiens de Hellboy), celle d’un fantastique sensible et doux amer où hommes et créatures cohabitent le temps d’une fiction à l’ambiance que ne renieraient ni Poe ni Lovecraft. Avec cette relecture du mythe de la sirène, Gens vient donc nous narrer un conte adulte où l’enchantement côtoie la folie, où l’hideux cohabite avec le beau, mais où surtout l’imaginaire coexiste avec une réalité bien morne. C’est donc une agréable surprise qui se déroule devant nos yeux, une surprise d’autant plus forte qu’elle découle de la vision et de l’interprétation d’un réalisateur dont on avait pas encore découvert toute la sensibilité et qui, espérons-le, sera de nouveau de mise lorsqu’il reviendra au fantastique. C’est tout le mal qu’on nous (et lui) souhaite.

par Christophe Chenallet

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