Coco

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Coco
États-Unis, 2017
De Adrian Molina, Lee Unkrich
Scénario : Matthew Aldrich, Adrian Molina
Avec : Benjamin Bratt, Gael Garcia Bernal
Musique : Michael Giacchino
Durée : 1h40
Sortie : 29/11/2017
Note FilmDeCulte : *****-
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Depuis déjà plusieurs générations, la musique est bannie dans la famille de Miguel. Un vrai déchirement pour le jeune garçon dont le rêve ultime est de devenir un musicien aussi accompli que son idole, Ernesto de la Cruz. Bien décidé à prouver son talent, Miguel, par un étrange concours de circonstances, se retrouve propulsé dans un endroit aussi étonnant que coloré : le Pays des Morts. Là, il se lie d’amitié avec Hector, un gentil garçon mais un peu filou sur les bords. Ensemble, ils vont accomplir un voyage extraordinaire qui leur révèlera la véritable histoire qui se cache derrière celle de la famille de Miguel…

T'AS LE LOOK

Après avoir signé leur grand retour avec leur meilleur film, Vice versa, Pixar était retombé dans une production un peu moyenne, qu'il s'agisse de leurs films originaux (Le Voyage d'Arlo, déjà vu) ou de leurs suites (Le Monde de Dory, carré mais formulaïque). Le médiocre Cars 3 sorti plus tôt cette année avait fini de nous faire perdre espoir en la firme dont jadis chaque film était un bijou. Et donc l'année où le studio aura son pire film, il aura également sorti son meilleur film depuis 2010 (Vice versa excepté donc). Ce n'est peut-être pas un hasard si l'homme à la barre des deux projets est le même : Lee Unkrich. Jusqu'alors le second des véritables auteurs des films qu'il co-réalisait (avec Peter Docter sur Monstres & Cie, avec Andrew Stanton sur Le Monde de Nemo), Unkrich remplaçait seul John Lasseter sur Toy Story 3 et a porté le projet Coco pendant 7 ans, s'adjoignant l'aide d'Adrian Molina, scénariste promu co-réalisateur. Ainsi, si c'est Unkrich qui a été séduit par la contraste entre squelettes et couleurs chatoyantes propre à l'imagerie du Jour des Morts, nul doute que la présence d'un partenaire d'origine mexicaine y est pour beaucoup dans la création de cette véritable célébration de tout un pan de la culture du pays.

Une fois de plus après Vaiana, et sans doute de façon plus pertinente et authentique dans ses thèmes, on est face au meilleur exemple possible d'exploration par Disney d'une autre mythologie que l'on est amené à découvrir via un univers extraordinairement dense et cohérent, inspiré des croyances existantes mais extrapolé en un monde des plus imaginatifs, bourré de détails et d'informations en tous genres. À l'instar du protagoniste, on est transporté. Trop souvent, parmi les qualités citées our chaque Pixar, des gens s'extasient sur l'incroyable beauté technique des images, comme si le photoréalisme du Voyage d'Arlo et de Cars 3 pouvait compenser de quelque manière que ce soit leur pauvreté narrative. Coco n'est pas simplement beau d'un point de vue purement technique, il est beau parce qu'il sait comment utiliser cette technique. Elle n'est pas une fin en soi sinon elle n'impressionne que superficiellement alors qu'elle se doit de nous toucher, de nous cueillir pour nous emmener. À ce titre, Coco est d'une beauté incroyable. De son ouverture renvoyant à l'art de raconter une histoire en tableaux 2D jusque dans le monde des morts avec ses pétales dorés, le film est un ravissement de tous les instants.

Même les critiques positives évoquent un scénario "mécanique" ou "familier". Il est indéniable que le récit propose un arc classique mais la construction recèle tout de même quelques surprises, par le moment où certaines rencontres se font et par la teneur de certaines révélations. Quand bien même l'écriture serait calibrée, elle se fait surtout experte en la matière et en plus d'avoir un rythme assuré, elle développe un propos particulièrement touchant sur la mémoire et l'héritage et jamais niais malgré sa morale. Au contraire, Coco est même un des Pixar les plus matures et émouvants. Personnages attachants, gags inventifs, richesse thématique, vraiment, on est loin de la paresse de leurs films récents. Que ce soit pour un des rebondissements ou pour une des thématiques abordées, Coco n'est pas sans évoquer certains des précédents Pixar mais le film ne donne jamais dans la redite. Et ça a beau être sur des rails, on veut bien prendre un train comme ça tous les jours quand la vue est si belle.

par Robert Hospyan

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