Ciao Ciao

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Ciao Ciao
Chine, République populaire de, 2017
De Chuan Song
Durée : 1h23
Sortie : 25/04/2018
Note FilmDeCulte : ****--
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Ciao Ciao, une jeune femme chinoise ambitieuse, rend visite à ses parents dans son village natal, niché au coeur de la montagne. Elle n’a qu’un souhait : repartir au plus vite à Canton pour monter son affaire avec son amie Li Li, ne voyant aucun avenir à la campagne. Mais ses parents vieillissants lui demandent de rester pour les aider. Elle hésite et traîne sans enthousiasme dans le village en attendant le moment opportun pour se décider. Elle est pendant ce temps l’objet de toutes les convoitises, particulièrement celle de l’orageux Li Wei, le fils désoeuvré du fortuné fournisseur local d’alcool de contrebande…

BELLA CIAO

Repéré avec Huan huan, un premier long métrage bricolé en 2011, le Chinois Song Chuan (lire notre entretien) signe Ciao Ciao qui est présenté au Panorama de la Berlinale. C’est un récit de la Chine contemporaine comme on a le sentiment d’en avoir vu un certain nombre en festivals, confrontant l’ancien et le moderne, la ville mutante à la ruralité mortifère. Song, pourtant, parvient à trouver un ton propre. Le visuel hyper flashy, avec sa colorimétrie façon essais nucléaires où l’herbe méga-verte semble peinturlurée pour des dépliants touristiques, est une fausse piste. Ciao Ciao se veut séduisant, mais derrière ces couleurs acidulées se cache une société délavée, peuplée de zombies dont le quotidien n’est plus mené que par l’argent.

L’héroïne-titre, désormais fille de la ville, rend visite à ses parents dans leur patelin paumé. Elle se trimballe nonchalamment avec son Vuitton au bras, et semble même dans la brousse défiler sur le catwalk des Reines du shopping. Cela pourrait être cynique et/ou caricatural, mais Song Chuan parvient à trouver le ton surréel de la fable. Les symboles sont assumés comme tels, et regardés avec une certaine candeur. Cette dernière, pourtant, n’exclue pas la vulgarité, comme celle d’une musique ultra-tacky sur ce décor touristique qui voudrait nous draguer. A plusieurs reprises, deux mondes se superposent : Song filme des décors à tomber par terre, comme échappés d’une peinture chinoise d’un autre temps ; au premier plan surgit cette héroïne moderne, pendue à son téléphone. Le dénouement, surprenant et gonflé, nous renvoie aux indices semés comme des cailloux sur notre chemin : celui d’un conte cruel, aussi noir que les couleurs du film rayonnent.

par Nicolas Bardot

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