Etrange Festival: Chasuke's Journey

Etrange Festival: Chasuke's Journey
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Chasuke's Journey
Ten no Chasuke
Japon, 2015
De Sabu
Scénario : Sabu
Durée : 1h46
Note FilmDeCulte : ****--
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Chasuke est chargé de faire du thé au paradis. Il ne connait Yuri que par celui qui écrit sa vie au ciel, mais il a des sentiments pour elle. Chasuke sait que Yuri est condamnée à mourir dans un accident de voiture. Pour la sauver, Chasuke descend sur Terre...

HEAVEN IS A PLACE ON EARTH

Le réalisateur japonais Sabu ne pouvait pas, après Miss Zombie (Grand Prix à Gérardmer en 2014), faire un film qui en soit plus éloigné que ce Chasuke’s Journey. Miss Zombie était un film d’horreur sombre, politique, tourné en noir et blanc. Chasuke’s Journey est une comédie, avec de la romance, tournée avec toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Cette simple bascule de l’un à l’autre est déjà stimulante et on peut saluer l’audace de Dieter Kosslick d’avoir sélectionné en compétition de la Berlinale un film qui est totalement opposé aux canons du film dit de festival.

Dès son premier plan, Chasuke’s Journey regorge de couleurs miroitantes. Nous sommes au paradis, et dans une lumière merveilleusement kitsch qui donne aussi le sentiment que nous sommes à Xanadu, des scénaristes s’affairent et écrivent le destin des êtres humains sur Terre. Sabu s’amuse avec ces vies qui ressemblent à des films, qu’il s’agisse d’existences idylliques ou d’enfers à pathos dans lesquels on croise des fausses Julia Roberts et où l’amour ressemble à une partie de poterie avec Patrick Swayze. Quelques digressions brillent par leur absurde grain de folie : ce récit d’une sex-symbol chez les clodos ou d’une jeune naufragée devenue spécialiste des algues.

Sabu adapte ici un roman qu’il a lui-même écrit. On ne sait pas si c’est de là que vient le problème, mais Chasuke’s Journey est chaotique (ce qui, vu le film, n’est pas forcément un défaut) et mal construit (ce qui est déjà plus gênant). Les baisses de rythme font retomber le tempo comique et les idées folles. Mais, à l'image des danses traditionnelles qui remplissent les ruelles d’Okinawa où se déroule le film, il y a une générosité colorée et un vacarme généreux qui font que ce voyage vaut le coup.

par Nicolas Bardot

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