Back Home

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Back Home
Louder Than Bombs
Norvège, 2015
De Joachim Trier
Scénario : Joachim Trier
Avec : Gabriel Byrne, Jesse Eisenberg, Isabelle Huppert
Durée : 1h49
Sortie : 09/12/2015
Note FilmDeCulte : **----
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La préparation d’une exposition consacrée à la célèbre photographe Isabelle Reed trois ans après sa mort inattendue amène son mari et ses deux fils à se réunir dans la maison familiale. Refait alors surface un secret qui plonge leurs vies apparemment calmes dans le chaos...

LOURD DE SENS

Il y a deux séquences qui se détachent aisément de Back Home : l’une placée en ouverture, et l’autre au milieu du film. Dans la première, en forme de reportage télé, on voit la photographe-star interprétée par Isabelle Huppert recevoir une flopée d’hommages, donnant un instant l’impression amusante de voir l’actrice française jouer son propre rôle. La deuxième séquence, de manière plus sérieuse, prend la forme d’un journal intime à la première personne, rappelant ainsi un procédé utilisé dans Oslo 31 Aout. Si ces deux scènes se démarquent autant, c’est qu’elles s’échappent sans prévenir de la fiction la plus simple, offrant un mix de natures images (documentaires, intimes, prises sur le vif) et une soudaine bouffée de vérité. Deux shoots de réalité, mini électrochocs cachés à l’intérieur d’un film hélas par ailleurs beaucoup trop plat. Où est passé la grâce nostalgique d’Oslo 31 Aout, le précédent film de Joachim Trier ? Ce ton si particulier et émouvant est ici remplacé par un esprit de sérieux empesé, desservi par une image terne et stéréotypée.

De quoi parle Back Home ? Le fait qu’on ne puisse pas répondre trop aisément à la question est un plus. Il ne s’agit pas d'un film pitchable, traduisible en une formule. Il ne s’agit pas non plus hélas d’un scénario des plus limpides. Un père de famille et ses deux fils tentent de communiquer et d’être honnêtes, les uns envers les autres, mais aussi avec eux-mêmes, et cherchent à reconstituer le puzzle des derniers moments de vie de leur mère/épouse. L’une des devises de celle-ci est que l’on peut facilement faire mentir une image selon ce qu’on en dévoile ou ce qu’on en cache. Se méfier des apparences, voilà la leçon que chacun va devoir apprendre. Cela se traduit ponctuellement par une scène curieuse où le père prend l’un de ses fils en filature, mais le reste du long métrage prend des airs de catalogue de secrets de famille inintéressants.

Un ado taiseux qui se réfugie sur ses écrans, des vidéos personnelles révélant des secrets, des membres d’une même famille qui s’épient en cachette, des pans de personnalités que l’on cache même à ses proches, des images qui révèlent et d’autres images qui mentent... tout ça ne vous rappelle pas un autre cinéaste ? Il faut se pincer pour le croire, mais le nouveau Joachim Trier ressemble en effet comme deux gouttes d’eau à du... Atom Egoyan. Et encore, le Egoyan moins inspiré de ces dernières années. Oslo 31 Aout rendait l’intime universel et bouleversant. Impersonnel, Back Home brasse de grands sujets (la guerre et la responsabilité de ses témoins) mais, faute d’audace cinématographique, ne provoque qu’un ennui poli.

par Gregory Coutaut

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