Attaque des Clones (L’)

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Attaque des Clones (L’)
Star Wars, Episode II: Attack of the Clones
États-Unis, 2002
De George Lucas
Scénario : Jonathan Hales, George Lucas
Avec : Hayden Christensen, Samuel L. Jackson, Christopher Lee, Ewan McGregor, Natalie Portman
Musique : John Williams
Durée : 2h22
Sortie : 17/05/2002
Note FilmDeCulte : *****-
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Déconcertant, c’est le moins que l’on puisse dire... Déconcertant car, après 3 teasers et une bande-annonce, sans oublier les différents propos véhiculés depuis 1997 jusqu’à aujourd’hui, on s’attendait à la fois à une histoire d’amour (qui effrayait les plus sceptiques) et un gros film d’action (qui ravissait le public déçu par La Menace fantôme). Au final, nous avons affaire à un film très particulier. L’Attaque des Clones est un film sombre. De tous les points de vue. Un film qui commence avec des scènes de nuit, des décors de couleurs foncées et froides, etc. Toute la première partie du film va se situer sous cet aspect-là. Une première partie malheureusement assez laborieuse, où George Lucas se doit encore une fois d’introduire les personnages à présent plus âgés mais surtout, dès le début, commencer à développer une intrigue. Une trame véritablement complexe dont la compréhension ne se fera réellement que lors de la toute dernière partie du métrage, durant laquelle apparaissent enfin les quelques explications censées nous éclairer.

Le schéma reste très classique même si, comme à l’accoutumée dans la saga, on se retrouve en face de plusieurs histoires parallèles, ce qui crée ainsi une illusion de non-linéarité, avant un énorme dénouement final. Cependant, la première heure, durant laquelle on suit l’enquête d’Obi-Wan tout en observant le personnage d’Anakin aller vers un destin plus sombre, se fait trop longue. Le traitement de ces deux histoires, en prenant également en compte des évènements de l’épisode précédent, révèle à quel point les personnages de cette nouvelle trilogie s’avèrent tout aussi intéressants, voire plus pour certains d’entre eux, que ceux de la première. Obi-Wan est ici un vrai personnage avec sa place dans le film, place qu’il n’avait que secondairement dans La Menace Fantôme, sans oublier Anakin, dont l’évolution se fait de plus en plus intéressante dans ce nouvel épisode. On y voit les prémices du basculement vers le Côté Obscur chez ce gamin qui veut grandir trop vite et dont les ambitions croissantes souffriront de mauvais choix.

Cette première heure reste ce qu'il y a de plus regrettable dans le film. Le parti pris de Lucas d’adopter un rythme très lent décontenance le spectateur et même les quelques scènes d’action semblent manquer de pêche. La faute en incombe principalement à une intrigue lourde dont la présence dans son intégralité est malheureusement obligatoire afin d’y insérer tout le fond politique de l’histoire. On voyait déjà l’incursion de ce contexte politique dans L’Episode 1, lors des scènes au Sénat et le début des manipulations de Palpatine. Personnage qui, ici encore, agit dans l’ombre afin de mener à bien son plan. De ce point de vue, à l’issue du film, en se remémorant cette première partie après avoir enfin tout compris, on en saisit plus précisément la pertinence. Et encore une fois, on attend la suite…

La deuxième moitié de L’Attaque des Clones est un film totalement différent. On passe littéralement de l’ombre à la lumière, en transportant l’action des planètes Coruscant et Kamino (où domine la nuit) vers les planètes Tatooine et Geonosis (où domine le jour), dont les paysages désertiques apportent des couleurs chaudes au visuel. Ce déplacement de l’intrigue entraîne donc un véritable contraste avec ce qui a précédé : l’action est maintenant à grande échelle dans des séquences qui prennent des proportions épiques jusqu'à faire éclater la fameuse Guerre des Clones. Il est quasiment impossible de retranscrire avec de simples mots le côté jouissif pour un fan de ces scènes, après l’installation de la première moitié. Tout se fait plus clair, plus évident, plus justifié. La romance à l’origine lourde ou énervante ne l’est finalement pas. Elle est finalement traitée assez brièvement compte tenu de sa place dans cette histoire, sans être négligée pour autant. Lucas signe d’ailleurs dans ces moments quelques-uns des meilleurs dialogues de la saga. Le caractère romantique de l’histoire est éclipsé durant la deuxième partie avant de mieux réapparaître à la fin.

George Lucas est donc fidèle à lui-même, continuant son épopée et nous étonnant de nouveau avec des effets spéciaux parfaitement aboutis afin de mieux servir une histoire toujours plus riche. Et grâce à une mise en scène réellement admirable, malgré ses problèmes de rythme, cet épisode devient rapidement l’un des plus beaux de la saga. L’Attaque des Clones est le grand film épique et politique de Lucas. Il y fait perdurer sa grande tragédie grecque en employant tous les moyens mis à sa disposition pour mener à bien son ambition. Il se permet également de truffer son film de références. En témoignent ces vaisseaux aux looks très similaires aux vieilles voitures américaines qu’on peut voir dans son American Graffiti. Voire encore cette arène de monstres renvoyant directement à Ray Harryhausen, et bien entendu le personnage de Jango Fett, qui doit son nom au western Django de Sergio Corbucci.

L‘Attaque des Clones est un space-opera aux allures de Lawrence d’Arabie, de Love Story et de Parrain. Un film qui respire le cinéma en tout point. Une véritable récompense pour les fans qui comprendront toutes les auto-références et qui apprécieront l’absence presque totale de Jar-Jar Binks (10 minutes à l’écran avant d’être évacué dans un élan d’autodérision). Ils seront également rassurés par cette dernière partie qui, après une introduction déroutante et une avalanche de scènes d’action, conclue le film avec l’habituel duel final et un retour à l’ambiance obscure du début du métrage, préfigurant le troisième épisode. Annoncé par Lucas comme étant le plus sombre de tous, on y verra Anakin devenir Darth Vader, Palpatine devenir Empereur, et Dieu sait ce qui adviendra de tous les autres… 2005 se fait encore plus excitant maintenant.

par Robert Hospyan

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Tourner en numérique

L'Attaque des Clones est donc un des premiers films, avec Vidocq, a avoir été tourné en HD 24-P. Ce nouveau format qui, plus encore que le film, sera la véritable star lors de la projection de l'Episode II à Cannes, risque de marquer une révolution durable dans l'histoire de la technologie et du cinéma en général. C'est surprenant à dire, mais le nouveau volet de la saga Star Wars a été tourné en vidéo. Une vidéo bien spéciale, mais de la vidéo quand même.

Le HD 24-P repose sur deux principes de base: une résolution largement supérieure à celle de la vidéo traditionnelle et proche de la qualité 35mm, et une prise de vue s'effectuant à la cadence de 24 images par seconde. La vidéo normale, elle, tourne à 25 images/seconde, ou plutôt à 50 demi-images/seconde (chaque trame étant entrelacée). Une seconde de 24-P, comme son nom l'indique, est donc constituée de 24 images 'pures', à savoir non entrelacées, d'où le 'P' qui signifie 'progressif'. Le HD 24-P est donc transposable, trame par trame, directement sur du 35mm, sans aucun problème de kinéscopage. Plus que de la vidéo, le 24-P est plutôt de la 'pellicule numérique'. Lire la suite

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