As I Lay Dying

As I Lay Dying
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As I Lay Dying
États-Unis, 2013
De James Franco
Avec : James Franco
Durée : 2h00
Sortie : 09/10/2013
Note FilmDeCulte : **----
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Après le décès d’Addie Bundren, son mari et ses cinq enfants entament un long périple à travers le Mississippi pour accompagner la dépouille jusqu’à sa dernière demeure. Anse, le père, et leurs enfants Cash, Darl, Jewel, Dewey Dell et le plus jeune, Vardaman, quittent leur ferme sur une charrette où ils ont placé le cercueil. Chacun d’eux, profondément affecté, vit la mort d’Addie à sa façon. Leur voyage jusqu’à Jefferson, la ville natale de la défunte, sera rempli d’épreuves, imposées par la nature ou le destin. Mais pour ce qu’il reste de cette famille, rien ne sera plus dangereux que les tourments et les blessures secrètes que chacun porte au plus profond de lui…

SUR LA ROUTE

On a beaucoup d’intérêt pour l’acteur James Franco : l’éclectisme de sa filmographie, le non-systématisme de ses choix, ou encore sa vulgarisation de la culture queer démontrent un appétit culturel qui rend admiratif. On éprouve par contre nettement moins d’enthousiasme devant son travail de réalisateur. Car James Franco réalise, et ce n’est pas une nouveauté. Cela fait déjà presque une dizaine d’années que l’acteur enchaine les projets, le plus souvent sous la forme de collages/hommages à ses idoles artistiques (à River Phoenix, William Friedkin, Hart Crane…). Des œuvres généralement confinées à de présentations discrètes en festivals, jamais distribuées aux États-Unis comme ailleurs. Le vent va t-il tourner en 2013 ? Cette année marque en effet un grand chelem pour Franco le réalisateur, qui est parvenu à se faire sélectionner à Berlin, à Cannes et à Venise (en compétition) avec trois films différents. Gage obligatoire de qualité ? On aimerait y croire.

Le premier de ces trois films, Interior. Leather Bar. (présenté à la section Panorama de la Berlinale) offrait un mélange doc/fiction/érotisme/concept particulièrement fatigant de vacuité arty et de maladresse, laissant une désagréable impression d’arnaque pleine de pose. 100% fictionnel est assumé comme tel, As I Lay Dying constituait à priori un virage par rapport aux réalisations précédentes de Franco. Cette adaptation de Faulkner semble dans un premier temps ne pas être entièrement débarrassée de toute afféterie conceptuelle, comme en témoigne ce split screen quasi-permanent, idée mi-arbitraire mi-justifiée mollement par la narration certes particulière du roman d’origine. Et pourtant, entre cet étrange carcan, la fiction finit tout de même par passer. Progressivement, lentement (mais l’œuvre originale ne l’est-elle pas déjà ?) mais sêrement. Les personnages naissent, existent, donnent de la chair à un récit qui en exige (fatigue physique, chaleur étouffante, maladie). Le résultat convainc par moment mais reste inabouti. As I Lay Dying laisse sur sa faim, mais donne tout de même l’impression que derrière la caméra, James Franco fait enfin du cinéma, ce qui jusqu’ici n’était pas forcément flagrant.

par Gregory Coutaut

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