A Cappella

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A Cappella
Han Gong-Ju
Corée du Sud, 2013
De Su-Jin Lee
Scénario : Su-Jin Lee
Durée : 1h52
Sortie : 19/11/2014
Note FilmDeCulte : ****--
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Han Gong-ju, une jeune lycéenne, est contrainte de changer d’établissement scolaire et d’emménager, pour un temps, chez la mère d’un de ses professeurs, tandis qu’une enquête policière suit son cours dans son quartier d’origine. N’ayant en apparence rien à se reprocher, Gong-ju pourra-t-elle échapper à son passé ?

LA FILLE DE NULLE PART

Quelque chose est arrivé : c’est tout ce qu’on a besoin de savoir lors du superbe prologue de A Cappella (Han Gong-Ju). Les choix de montage, le sens de l’ellipse et du détail, la grâce immédiate de l’actrice et de la façon dont elle est filmée : on a immédiatement le sentiment d’avoir affaire à un cinéaste. Tout jeune, puisque Lee Su-Jin (lire notre entretien) signe ici son premier long métrage et que celui-ci croule déjà sous les honneurs ; récompensé par Martin Scorsese lui-même à Marrakech ou récent lauréat au Festival de Rotterdam, référence mondiale en matière de découverte de cinéastes débutants. Et le film tient plutôt ses promesses.

Certes, après cette splendide ouverture, A Cappella devient peut-être plus prudent, explique davantage. Le principal problème du film est son abondance de flash-backs qui alourdissent la narration. Ceux-ci sont loin de ruiner le long métrage, et ces intrusions du passé sont le sujet-même d’un film sur une héroïne en fuite. Mais avec un peu plus d’audace, plus d’expérience et de maturité, Lee Su-Jin aurait peut-être fait encore plus elliptique. Il peut avoir confiance en son talent, en parvenant à faire un film vivant sur un sujet irrespirable, en écrivant des personnages nuancés tout en adoptant un ton résolument tragique, en réfléchissant à sa mise en scène pour qu’elle ne soit pas qu’une illustration de pathos. A Cappella, malgré son sujet, est un film très accessible, dans le sens le plus noble du mot – on est rapidement ému par ce beau personnage. Grâce au regard que le cinéaste pose sur elle, grâce à ses qualités d’écriture, grâce aussi à son actrice, délicate et charismatique, mi-poupée mi-sauvage, et dont le destin bouleverse.

par Nicolas Bardot

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