Oscars 2014: le bilan !

Oscars 2014: le bilan !

La cérémonie des Oscars s’est achevée cette nuit et vous avez pu la suivre en direct sur FilmDeCulte. Quels ont été les temps forts du show, les gagnants et les perdants ? Voici notre bilan…

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Il est évidemment injuste d’avoir à comparer chaque année la cérémonie des César et celle des Oscars. Mais rien à y faire : quand une cérémonie est créée et calquée sur un modèle existant et que les deux shows se suivent à deux jours d’intervalle, difficile de ne pas peser l’une puis l’autre. On ne grognera pas contre les César au sujet de la présentation : un effort, notamment de rythme, a été fait, tout n’a pas été réussi mais les moyens ne sont pas de toute façon pas les mêmes qu’aux Oscars. Mais il y a une différence fondamentale. Des deux côtés, on a des cérémonies censées célébrer le meilleur de la création cinématographique de l’année. En France, cette « célébration » s’est exprimée par un petit jeu consistant à… ne pas récompenser un film (suivez mon regard). Cela reste une interprétation, mais les signaux anti-Kechiche manquaient vraiment de subtilité. Alors qu’un élan beaucoup plus généreux s’est ressenti lors des Oscars, comme à chaque cérémonie : les films gagnent. C’est bien là toute la différence.

Le gag de la pizza (Ellen DeGeneres demande à l’assemblée bon chic bon genre, apprêtée comme pour un mariage de princesse, s’il quelqu’un a la dalle et voudrait se taper une petite pizza) n’est pas si extraordinaire. Mais il marche parce que tout le monde joue le jeu et qu’il n’y a pas cette atmosphère Antarctique, ce malaise permanent qui peut plomber les César. Si Cécile de France l’avait tenté, elle se serait probablement pris un vent. Ellen DeGeneres a fait du bon travail, drôle et smart, imprimant un certain rythme à une cérémonie toujours longue et qui fut allégée en numéros musicaux (même si finalement les deux chansons hommages interprétées par Pink et Bette Midler étaient probablement encore de trop). DeGeneres qui blague sur le sosie mec de Liza Minnelli en s’adressant à la vraie Liza, vannant Jennifer Lawrence sur sa chute dans les marches l’an passé, essayant de gratter du fric à Harvey Weinstein ou crashant Twitter avec le selfie le plus glamour du monde : tout était plutôt efficace.

Quant aux prix ? Pratiquement aucune faute de goût. Les Oscars sont parfois affadis lorsqu’on sent que c’est la campagne promotionnelle qui dicte les prix. Le bide total de American Bluff (10 citations, zéro Oscar) vient contredire cette crainte. Le film de David O.Russell, très populaire à un moment de la saison, rejoint True Grit et Gangs of New York au club des nommés 10 fois totalement snobés. Gravity a reçu beaucoup d’amour (7 Oscars dont réalisateur) même s’il lui a manqué le truc en plus pour remporter la récompense suprême. Est-ce à dire que 12 Years a Slave n’a gagné que pour son sujet ? Si cela a sûrement joué, ce serait une erreur de voir en ce film un long métrage calibré Oscar : le film de Steve McQueen est beaucoup plus inconfortable pour les votants que La Couleur pourpre et Hollywood Reporter rapportait encore récemment les propos d’une votante qui refusait de voir le film en raison de sa violence. L’exigence du traitement de McQueen qui signe un film faussement classique a payé. Dans les catégories interprétation, les favoris se sont imposés (à noter un discours brillant de l’éternellement brillante Cate Blanchett), Lupita Nyong’o s’imposant en second rôle dans la seule catégorie où il restait un relatif suspens. Le suspens, voilà ce qui a un peu manqué aux Oscars, comme tous les ans, alors pourtant qu’on s’attendait à une course chaude cette année. Pas de grosse surprise. Mais les Oscars sont tellement codés et la saison des prix tellement longue qu’il est difficile d’être vraiment surpris par un palmarès.

Celui-ci ne s’est pas trompé dans les autres catégories : le subtil Her meilleur scénario, Lubezki enfin récompensé pour la photo de Gravity, Catherine Martin doublement primée par son splendide travail sur Gatsby le magnifique (et ce malgré le désamour global du film)… On parle beaucoup de l’échec de DiCaprio mais il n’était clairement pas le favori ce soir. Reste le cas Sorrentino sur lequel la rédaction n’est pas tellement d’accord, mais avec ce cadeau parfois empoisonné qu’est l’Oscar du film étranger, ses détracteurs peuvent maintenant espérer voir Sorrentino cantonné aux projets américains de seconde zone. Et s’il a probablement manqué d’audace aux votants pour récompenser The Act of Killing en doc (au profit du plus friendly 20 Feet From Stardom), il y a des films oscarisés ou non comme celui de Joshua Oppenheimer qui parviennent à changer concrètement le monde. Hier la cérémonie avait ceci d’enthousiasmant que tout le monde dans la salle avait le sentiment naïf et euphorisant que le cinéma pouvait tout.

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par Nicolas Bardot

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