Les Lyonnais

Les Lyonnais
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Lyonnais (Les)
France, 2011
De Olivier Marchal
Scénario : Olivier Marchal d'après d'aprés l'oeuvre d'Edmond Vidal
Avec : Lionnel Astier, Daniel Duval, Tcheky Karyo, Gérard Lanvin, François Levantal, Francis Renaud, Dimitri Storoge
Photo : Denis Rouden
Musique : Erwann Kermorvant
Durée : 1h42
Sortie : 30/11/2011
Note FilmDeCulte : ****--
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De sa jeunesse passée dans la misère d’un camp de gitans, Edmond Vidal, dit Momon, a retenu le sens de la famille, une loyauté sans faille, et la fierté de ses origines. Il a surtout conservé l’amitié de Serge Suttel. L’ami d’enfance avec qui il a découvert la prison à cause d’un stupide vol de cerises. Avec lui, inexorablement il a plongé dans le Grand Banditisme, et connu l’apogée du GANG DES LYONNAIS, l’équipe qu’ils ont formée ensemble et qui a fait d’eux les plus célèbres braqueurs du début des années soixante dix. Leur irrésistible ascension prend fin en 1974, lors d’une arrestation spectaculaire. Aujourd’hui à l’approche de la soixantaine, Momon tente d’oublier cette période de sa vie. Sa rédemption, il l’a trouvée en se retirant des "affaires". En prenant soin de Janou, son épouse, qui a tant souffert à l’époque et de ses enfants et petits enfants, tous respectueux, devant cet homme aux valeurs simples et universelles, lucide et pétri d’humanité. A l’inverse de Serge Suttel, qui malgré le temps n’a rien renié de son itinéraire.

GANGSTERS

Après un passage via la petite lucarne pour la création et la réalisation de la très bonne série Braquo, Olivier "La Relève" Marchal retourne sur le grand terrain de jeu avec ces Lyonnais, pour continuer de nous servir ce qu'il sait faire de mieux: une histoire (avec un grand H) humaine coincée entre fiction et réalité (l'ensemble est librement inspiré des mémoires d'Edmond Vidal, un des membres les plus influents dudit gang) faite de coups d'éclat et de coups de sang, mettant en scène une "grande famille". Et même si aujourd'hui il lâche ses flics au profit des voyous de la vieille école (ceux d'une époque où le grand banditisme écrivait ses lettres de noblesse et créait les légendes Mesrine ou autres Postiches), le réalisateur de 36, quai des orfèvres garde en tête le fameux "code d'honneur" comme axe principal de sa dramaturgie et ne sortira jamais de la voie qu'il s'est lui-même tracée. Aujourd'hui épaulé dans sa démarche par un casting d'acteurs/gueules avec le toujours impérial Gérard Lanvin en chef de meute, le regard lourd d'un passé, les rides chargées d'histoire, et d'un compositeur aussi à l'aise avec l'art délicat de la séduction que lorsqu'il faut charger au Panzer, le réalisateur/scénariste use de tous ses tics de dialoguiste pour mener à bien sa barque sans coup férir, même s'il trébuche par instants.

Moins définitif que 36 mais plus recentré que son MR 73, Marchal ne se pose jamais en donneur de leçons, ne prend jamais parti et s'en vient donc nous conter cette histoire de clan (même si centré sur un seul leader), de prix de la loyauté comme des liens du sang, faite d'un bois plus proche du Dernier gang que du diptyque L'Instinct de mort/L'Ennemi public n°1, et nous livre un film aux ambitions revues à la baisse. Car même s'il n'a jamais voulu marcher sur les plates-bandes du Parrain, force est de constater que l'ex-flic avait toutes cartes en main pour tâter de la grande fresque et se contente de rendre une copie qui manque parfois de force et d'impact dans ses séquences flashbacks et dans les "reconstitutions" des faits d'armes qui ont rendu célèbre le gang éponyme, ratant ainsi le coche de la saga pouvant devenir un "classique du genre". Pas grave certes, le film se suffisant à lui-même, mais frustrant tout de même. Tant pis, ce sera peut-être pour la prochaine fois. Mais en l'état, Marchal réussit à nous offrir un film honnête, sincère et droit à conseiller à tous les amateurs de polars français. Devait-on en demander plus?

par Christophe Chenallet

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