L'année cinéma 2009 de Nicolas Bardot

L'année cinéma 2009 de Nicolas Bardot

Affreux, sales et méchants. Dans une année où on aura loué du Welcome ou oscarisé du Slumdog Millionaire, les bons sentiments ont été envoyés au four grâce à l’impolitesse de certains auteurs : mégalo pour Lars Von Trier, joueuse pour Sam Raimi et cynique pour Ulrich Seidl. Antichrist, Jusqu’en enfer et Import Export, trois coups de poing de génie dont les personnages sont littéralement projetés jusque sous terre, dernier arrêt Pandémonium. Pourtant, de la culpabilité d’une mère qui perd son enfant et s’imagine sorcière, à une employée de banque hantée par une vieille à qui elle a refusé un prêt (meilleur pitch de l’année), en passant par le cauchemar européen d’une infirmière ukrainienne et d’un agent de sécurité autrichien, l’enfer est bien réel, et bien sur Terre. Dans la même veine d’un cinéma sur des braises, les autres films qui ont marqué l’année sont aussi ceux qui ont refusé la tiédeur et ont su avancer masqués : l’ovni Ne te retourne pas et ses fascinantes mutations, Thérèse Raquin chez les vampires coréens du splendide Thirst, boîte rose de chocolats à la liqueur remplie du venin tragique de Colette dans le crépusculaire Chéri, paradis perdus de Delta ou Coraline, ou encore la meilleure comédie romantique de l’année qui se révèle être, en fait… l’histoire d’une rupture. Mais tout n’est pas si noir de charbon : l’émerveillement était simplement au pied d’une falaise, splendeurs sous-marines et valkyrie jusqu’à courir sur les vagues dans le magique Ponyo sur la falaise.

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1. Antichrist
2. Jusqu’en enfer
3. Import Export
4. Ne te retourne pas
5. Coraline
6. Delta
7. Thirst
8. Ponyo sur la falaise
9. Chéri
10. (500) Jours ensemble

Mon coup de coeur : THIRST

Entre la it girl de l’année 2008 (la caméra au poing de REC, Cloverfield ou Redacted) et la it girl de la fin 2009 et au-delà (la 3D du monument Avatar et tous ses futurs enfants), s’est immiscée une autre tendance, revival cette fois et beaucoup moins futuriste : le vampire. Phénomène de librairie converti en phénomène ciné avec Twilight, carton télévisuel avec True Blood, relecture mélancolique et venant du froid avec le Grand prix du Festival de Gérardmer, Morse, jusqu’à la réapparition en salles des vampires plus 80’s tu meurs dans Les Prédateurs, les quenottes étaient décidément partout. Même en Corée. L’annonce de l’adaptation de Thérèse Raquin, plongée dans le fantastique par Park Chan-Wook pouvait étonner… pourtant le roman pré-naturaliste de Zola emprunte au genre des thèmes et des couleurs, sa dualité, ses nuits infernales, son sentiment de monstruosité. Coupables. Les héros de Thirst se croient immortels mais ploient sous un jugement incessant. Le poids de la religion, prêtre en pleine crise de foi, le jugement de la société, regard possédé du marin défunt, regard impitoyable de la mère sur le couple d’amoureux damnés. On le croyait perdu mais Park Chan-Wook est revenu en force, retrouvant son sens du tragique jusqu’à l’absurde qui a fait la gloire de Sympathy for Mr Vengeance et de Old Boy. On se souvient d’une scène où Song Kang-Ho, une fois de plus parfait, saute d’immeuble en immeuble, la tête de son amante (la révélation Kim Ok-Vin) flottant dans les airs. Le film, à l’honneur lors de l’impeccable palmarès 2009 décerné par le jury d’Isabelle Huppert à Cannes, provoque les mêmes ivresses, tristes et lyriques.

Mes attentes

1. Tree of Life de Terrence Malick
2. Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton
3. And Protected, Protected de Naomi Kawase
4. Poetry de Lee Chang-dong
5. The Assassin de Hou Hsiao Hsien

par Nicolas Bardot

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