La Porte du paradis

La Porte du paradis
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La Porte du paradis
Éditeur : Carlotta Films
Zone 2
Nombre de disques : 2
Durée : 2h07
Sortie : 20/11/2013
Note FilmDeCulte : ******

Deux anciens élèves de Harvard se retrouvent en 1890 dans le Wyoming. Averill est shérif fédéral tandis que Billy Irvine, rongé par l'alcool, est membre d'une association de gros éleveurs en lutte contre les petits immigrants venus pour la plupart d'Europe centrale. Averill s'oppose à l'intervention de l'association sur le district et tente de convaincre son amie Ella, une prostituée d'origine française, de quitter le pays.

Le film qui changea à tout jamais le cinéma américain, tel qu'on l'avait connu dans la glorieuse période des seventies - du moins selon la légende, puiqu'en réalité, d'autres gouffres financiers tels que Le Convoi de la peur ou Coup de cœur ont largement contribué à ce déclin. Une œuvre monumentale, dénigrée, violemment refusée par la critique et le public, entièrement remontée à l'époque de sa sortie, charcutée par les producteurs qui l'amputèrent de plus d'une heure mais qui, en l'état, parvenait malgré tout à se placer en tête des plus grands films américains de la décennie. Qu'en est-il exactement? L'arrivée des premiers colons irlandais en Amérique, et l'accueil sanglant qu'ils reçurent. 3h40 (dans sa version intégrale présentée ici par Carlotta, remastérisée par l'auteur lui-même) de bonheur absolu, une succession ininterrompue de scènes magistrales et anthologiques, l'ouverture sur la plus belle valse de toute l'Histoire du cinéma, la découverte de l'acteur fétiche du cinéaste (Mickey Rourke). La Porte du paradis défie toute notion critique, repousse toutes les limites de la perfection et entre d'emblée au panthéon des plus beaux films du siècle. Mais au-delà de sa perfection plastique, c'est aussi la confirmation d'un véritable et précieux auteur, dont les thèmes récurrents se font de nouveau ressentir: inadéquation entre le marginal, l'étranger, et cette terre d'accueil que constitue l'Amérique, hypocrisie d'une société rigide, rites salvateurs... Malheureusement, ce film constitue pour Cimino un suicide pur et simple - du moins d'un point de vue commercial. En effet, quasi blacklisté par Hollywood suite à cette débâcle, Cimino s’est vu proposé le poste de metteur en scène sur le film Footloose (avec Kevin Bacon) en 1984. Durant quatre mois, le cinéaste a travaillé sur le scénario, apportant de nombreuses évolutions que les producteurs ont jugées extravagantes. Devant le coût de plus en plus élevé du projet, Paramount s’est cru face à une potentielle Porte du Paradis et a viré Cimino. Bien que banal, cet épisode de la carrière du cinéaste l’a plus que jamais mis au ban de Hollywood, les professionnels estimant qu’il n’avait à aucun moment tiré la moindre leçon de l’échec de son film précédent. Son chef d'oeuvre ressort en blu-ray grâce à Carlotta, en édition collector et coffret prestige, sortie accompagnée de celle d'un livre de Jean-Baptiste Thoret et d'un numéro spécial de L'Avant scène. On peut parler d'événement.

par Anthony Sitruk

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Interactivité :

Cimino, depuis quelques années et en grande partie grâce à Carlotta, est intarissable au sujet de La Porte du Paradis. Tant mieux, d’autant que c’est à lui que revient le plus gros entretien de cette édition collector, une cinquantaine de minutes avec l’auteur auxquelles on ajoutera les interviews des acteurs Kris Kristofferson, Jeff Bridges, Isabelle Huppert et David Mansfield. C’est bien, c’est très bien même, mais on aurait aimé retrouver dans cette édition le documentaire Final cut consacré au film et manifestement bloqué pour des problèmes de droits. Du coup, on se rabattra sur l’édition prestige, certes plus chère, mais qui vaut largement le coût surtout en cette période de fête, puisqu’outre le blu-ray, elle contient également le DVD collector, le CD de la musique du film, le scénario intégrale (annoté par Cimino), un livret de photos, un petit livre écrit par Jean-Baptiste Thoret. Le tout réuni dans un sublime coffret. Par de doute, il s’agit du « must have » de cette fin d’année, du moins pour les cinéphiles.

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