Cannes 2014: When Animals Dream

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When Animals Dream
Danemark, 2014
De Jonas Alexander Arnby
Durée : 1h24
Note FilmDeCulte : ****--
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Marie, belle jeune femme solitaire, vit avec ses parents dans un village de pêcheurs isolé sur la côte ouest du Danemark. Sa mère est condamnée à la chaise roulante et au silence du fait d'une maladie inconnue, et dont son père refuse de parler. Au fur et à mesure qu'elle développe différents symptômes curieux, et alors qu'elle est en train de tomber amoureuse, Marie découvre que la « maladie » dont elle semble avoir hérité de sa mère l'amène à une transformation effrayante, qui engendre la terreur et la haine des habitants du village.

L'ENFANT LOUVE

Premier long métrage du Danois Jonas Alexander Arnby, ex-assistant de Lars Von Trier, When Animals Dream traite, même s'il n'en prononce jamais le nom, du mythe du loup-garou. Charles Tesson, délégué général de la Semaine de la Critique où le film est présenté, a évoqué le féminisme de ce long métrage. La terrorisante bestialité symbolisée par la transformation lycanthrope concerne cette fois... une jeune fille. Les loups-garous féminins sont rares car, du point du vue du genre, ils perturbent davantage que les hommes. Les loups-garous masculins restent des figures d'une virilité décuplée (plus de poils, plus de muscles). Une femme musclée et poilue, et c'est toute une partie d'une fanbase horrifique qui risque de tomber dans les pommes.

"Ils ont peur de toi" dit-on dans When Animals Dream. Les femmes, dans le film d'Arnby, font peur aux hommes. Marie, tout comme sa mère, effraie les gars qui sont plus doués pour les bizutages de groupe. L'altérité inhérente au loup-garou est transcendée par le sexe de l'héroïne, qui s'avère plus rapidement entreprenante que la (d'abord) délicate Simone Simon dans La Féline (qui était une version plus sexuellement acceptable du mythe du loup-garou). Le film n'est pas non plus d'une profondeur vertigineuse sur le sujet, mais celui-ci décale suffisamment les codes pour accrocher l'oeil. A vrai dire, la principale réussite de When Animals Dream reste son atmosphère et un certain sens visuel: ces plans oniriques et inquiétants sur le village, plongé dans la nuit dont le noir est déchiré par les lumières des maisonnettes.

La mise en scène d'Arnby n'assure malheureusement pas à tous les niveaux. Pratiquement toutes les scènes d'attaque sont expédiées et frustrantes, la tension trop souvent absente. Plus gênant: lorsqu'on connait son pitch (un loup-garou féminin dans un village danois), il n'y a plus beaucoup de surprises à attendre de When Animals Dream. A la fois concis et trop court, ce premier long reste relativement efficace pour les amoureux du genre mais manque finalement d'un peu de mystère...

par Nicolas Bardot

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