Wajib, l'invitation au mariage

Wajib, l'invitation au mariage
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Wajib, l'invitation au mariage
Palestine, 2017
De Annemarie Jacir
Scénario : Annemarie Jacir
Durée : 1h36
Sortie : 14/02/2018
Note FilmDeCulte : *****-
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Abu Shadi, 65 ans, divorcé, professeur à Nazareth, prépare le mariage de sa fille. Dans un mois, il vivra seul. Shadi, son fils, architecte à Rome depuis des années, rentre quelques jours pour l’aider à distribuer les invitations au mariage, de la main à la main, comme le veut la coutume palestinienne du Wajib. Tandis qu’ils enchainent les visites chez les amis et les proches, les tensions entre le père et le fils remontent à la surface et mettent à l’épreuve leurs regards divergents sur la vie.

LES INVITES DE MON PÈRE

Sur le papier, Wajib, nouveau long métrage de la Palestinienne Annemarie Jacir (lire notre entretien), ressemble à un parcours bien identifié, bien fléché entre ses antagonistes archétypaux (un père et son fils aux styles de vie opposés) et son road-trip existentiel. La force du film est d'embrasser ces motifs bien connus pour en tirer la plus grande efficacité : Wajib parvient ainsi à être à la fois un portrait familial nuancé et un portrait sociétal vibrant.

«Les temps ont changé », constate l'un des personnages au début du film. Les temps ont changé certes mais, comme le veut la tradition, Abu Shadi et Shadi, père et fils, vont parcourir les routes pour livrer les invitations au mariage de la fille de la famille. Les mêmes routes, les mêmes voisins, les mêmes souvenirs, mais oui, les temps ont changé. Le fils a quitté Nazareth pour l'Occident, un quelconque pays lointain, peu importe semble t-il s'il s'agit de l'Italie ou des Etats-Unis. La question politique se pose derrière chaque porte à franchir mais Wajib n'est jamais écrasé par le didactisme qui fige pas mal de films du genre.

Jacir se passe de musique, épure et se concentre sur l'essentiel : ses personnages observés avec bienveillance. Il y a ici une grande habileté pour amener des touches d'humour qui rendent ce voyage encore plus vivant. Primé l'été dernier au Festival de Locarno, Wajib est un crowdpleaser simple en apparence mais particulièrement attachant et réussi.

par Nicolas Bardot

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