Une vie simple

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Une vie simple
Tao Jie
Hong Kong, 2011
De Ann Hui
Scénario : Susan Chan, Roger Lee
Avec : Andy Lau, Deannie Yip
Photo : Nelson Yu Lik-wai
Musique : Wing-fai Law
Durée : 1h57
Sortie : 08/05/2013
Note FilmDeCulte : *****-
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Ah Tao est né à Taishan en Chine. Elle est au service de la famille Leung depuis 60 ans, soit quatre générations. Aujourd'hui, elle vit seule avec Roger, le dernier membre de la famille Leung à Hong Kong.

D'UN SIMPLE REGARD

Méconnue du public occidental, la réalisatrice Ann Hui est pourtant une figure du cinéma hongkongais depuis des années, cinéaste insaisissable qui va aussi bien du film d’action avec Michelle Yeoh (Stunt Woman) à ici mélo dont l’héroïne est une femme âgée qui se distingue assez peu par ses coups de poing. Le Festival de Venise, où le film a été primé (interprétation pour Deannie Yip, star, actrice et chanteuse également méconnue chez nous), a projeté une forte lumière sur Ann Hui, qui bénéficie d’un hommage à Paris Cinéma. Une vie simple porte bien son titre. Il raconte la vie simple d’une femme au service d’une riche famille depuis 4 générations. Et Ann Hui raconte cette histoire simplement, avec une discrétion qui est celle du personnage. La caméra choisit régulièrement de se faire oublier, filmant de loin, comme posée en retrait, observant avec retenue ce que ce récit sur l’âge, le vieillissement, la mort, peut avoir de sordide. Mais A Simple Life est aussi un film sur la compassion. Il aurait été trop simple pour Ann Hui de faire un film sur une héroïne abandonnée, un mélo social sur une domestique oubliée par la famille aisée qu’elle a servie. Le moteur scénaristique de Une vie simple est bien moins caricatural.

Ann Hui rappelle en partie le cinéma de Lee Chang-Dong, l’un des maîtres asiatiques du mélodrame. Pas dans son ampleur puisque là où le Coréen privilégie des sujets impossibles, des über-mélos pour peindre l’humanité la plus nue, Ann Hui reste dès le départ dans l’anecdote. La structure très libre, épisodique du film marche en ce sens : pas de climax, mais des bribes de vie, quelques souvenirs. Si Une vie simple évoque les mélos de Lee, c’est par l’humilité de sa mise en scène, invisible mais précise, son honnêteté et son absence de tabou (pas de pudeur hypocrite), sa façon de se mettre au service de l’écriture et des acteurs. Ann Hui retrouve Andy Lau, 30 ans après l’avoir fait débuter, dans le rôle d’un homme de cinéma qui croise Tsui Hark ou Sammo Hung mais semble à peu près aussi seul que l’héroïne. Une vie simple est porté à bout de bras par l’interprétation surprenante de Deannie Yip, touchante sans être lénifiante. La pudeur, le goût-des-choses-simples sont parfois de fausses qualités qui hantent des films sans relief. Ce n’est pas le cas d’Une vie simple, beau mélo, simple mais pas simpliste, profondément humain.

par Nicolas Bardot

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