Une jeunesse comme aucune autre

Une jeunesse comme aucune autre
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Une jeunesse comme aucune autre
Karov la bayit
Israël, 2006
De Vidi Bilu, Dalia Hager
Scénario : Vidi Bilu, Dalia Hager
Avec : Smadar Sayar
Durée : 1h30
Sortie : 13/12/2006
Note FilmDeCulte : ****--

Smadar et Mirit, toutes deux âgées de 18 ans, accomplissent leur service militaire. Dans ce cadre, elles ont pour obligation de patrouiller dans les rues de Jérusalem pour des opérations de contrôle d'indentité. Elles doivent interpeler tous les passants palestiniens, vérifier leurs papiers et noter par écrit d'une manière précise et détaillée tous renseignements susceptibles d'intéresser leur hiérarchie.

EN AVANT JEUNESSE

Quelque chose est en train de se produire du côté du cinéma israélien. Quelque chose qui relèverait à la fois du cinéma iranien d'il y a une poignée d'années et du jeune cinéma argentin d'après la crise. Le beau titre du premier film de Dalia Hager et Vidi Bilu ne ment pourtant pas: la jeunesse israélienne est unique, et son cinéma s'emploie précisément à le démontrer. Voyez Smadar et Mirit, adolescentes propulsées dans un monde d'adultes, dont la vitrine où l'on admirait le chapeau en promo la veille peut être le lendemain soufflée par une bombe. Une jeunesse comme aucune autre les suit dans leur formation, dans leurs tournées, s'attache aux problèmes quotidiens, sinon triviaux (comment fumer une clope, manger un morceau, sans se faire voir?), de ces jeunes filles qui n'ont plus le droit d'être des gamines.

Vivre comme les autres dans des circonstances exceptionnelles: tel est le programme du film, qui entrecroise intrigues élémentaires (camaraderies et amours) sur un canevas explosif. Et tel est, par extension, le programme de ce jeune cinéma en plein essor, témoin du réel, du quotidien, manquant sans doute encore de personnalité dans sa mise en scène (tout le monde n'est pas Nadjari, dont l'Avanim était d'une toute autre ampleur) pour prétendre à la grande forme, mais faisant montre de suffisamment de rigueur (montage serré, interprétation inspirée, élégante lumière) pour toucher juste et, régulièrement, émouvoir. Etgar Keret tournait le mois dernier à Tel Aviv Les Méduses, long métrage ancré dans la jeunesse israélienne: espérons simplement que la cinématographie nationale (représentée récemment chez nous, coup sur coup, par Janem, Janem et Distorsion d'Haim Bouzaglo), fortement concernée par sa contemporanéité (l'histoires des Nouvelles Vagues à travers le monde passe toujours par cette case), ne finisse pas par tourner en rond et en oublier l'évasion.

par Guillaume Massart

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