Tuer un homme

Tuer un homme
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Tuer un homme
Matar a un hombre
Chili, 2014
De Alejandro Fernández Almendras
Scénario : Alejandro Fernández Almendras
Durée : 1h22
Sortie : 01/10/2014
Note FilmDeCulte : *****-
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Jorge est un homme honnête qui travaille dur pour faire vivre sa famille. Une nuit, il se fait insulter par une bande de jeunes gens, menée par un ancien délinquant du quartier. Son fils se fait à son tour agresser. La crainte et l'angoisse envahissent peu à peu la famille dont le quotidien devient infernal.

UN HOMME UN VRAI

Les premiers plans irréels de Tuer un homme (dont l’histoire est elle tirée de faits réels) montrent un homme seul dans les bois, une lumière onirique scintillant entre les arbres. Est-ce un chasseur, un héros solitaire ? Lorsque le Chilien Alejandro Fernández Almendras filme ensuite son personnage principal, Jorge, malmené par les voyous qui zonent à côté de chez lui, il n’en est plus rien. Malgré ses attributs virils, de barbe en bedaine, Jorge est tout petit face au groupe de mâles qui pour l’intimider et l’insulter parlent de lui au féminin. Quel est le rôle du père lorsque sa famille se fait agresser ? Ou plutôt quel rôle doit-il jouer ? Le rôle d’un homme, un vrai ? Comment Jorge réagira t-il non seulement aux agressions d’un psychopathe mais aussi à ce qu’on attend de lui ?

Tuer un homme, plus qu’un revenge movie défouloir, exprime avec puissance la solitude d’un homme face à un dilemme moral. La famille fait appel à la police, les discussions avec des agents sous le portrait de l’ancien président Sebastián Piñera Echenique se suivent, mais tous semblent démunis. Ce n’est pas la décision ou non de se venger que le réalisateur questionne. Il observe avant tout le cheminement psychologique et la pression sociale qui s’exerce sur ses personnages. Ceux-ci ont la tête régulièrement filmée à ras du cadre, au bord du menton, tandis qu’un espace est laissé au-dessus de leurs têtes – écrasant. Alejandro Fernández Almendras sait faire du cinéma de son histoire vraie, voir son sens de l’ellipse. Deux ans passent, et l’on saisit tout en un plan muet. Après un événement traumatique, d’autres auraient filmé une dispute où l’on s’explique : Tuer un homme montre plutôt, sans dialogues, le héros et son épouse, cette dernière en larmes, dans un bar où est diffusée trop fort une musique inaudible. Tuer un homme, lauréat dans la catégorie internationale à Sundance, fait le portrait intense et poignant de cette solitude, mais aussi d’une peur qui fait basculer le quotidien dans la tragédie.

par Nicolas Bardot

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